| HISTOIRE, subst. fém. A. − [L'histoire d'un point de vue collectif] 1. [Le subst. est précédé d'un déterm. et accompagné d'un adj. ou d'un compl. déterminatif] a) Recherche, connaissance, reconstruction du passé de l'humanité sous son aspect général ou sous des aspects particuliers, selon le lieu, l'époque, le point de vue choisi; ensemble des faits, déroulement de ce passé. Histoire universelle; histoire de l'art. Faria continuait d'instruire Dantès, (...) lui apprenant l'histoire des nations et des grands hommes (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 213).Nous avons, dans notre histoire, subi des défaites plus graves (Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 299). SYNT. Histoire ecclésiastique, événementielle, générale, intérieure, nationale, officielle, politique, profane, sacrée, secrète; histoire économique et sociale; histoire grecque, romaine; histoire de la Révolution; histoire de l'Église, de l'humanité, du monde, des peuples; histoire du droit, de la littérature, de la philosophie, des religions, des sciences; histoire de l'esprit humain, de la pensée humaine, des idées, des mœurs; la nouvelle histoire. ♦ Histoire ancienne. Histoire couvrant les périodes les plus anciennes que nous connaissions depuis l'apparition de l'écriture et jusqu'à la chute de l'Empire romain (476) (cf. Encyclop. éduc., 1960, p. 229). ♦ Histoire du Moyen Âge. Histoire qui commence en 476 et dont on fixe généralement le terme à la découverte de l'Amérique (1492) (cf. Encyclop. éduc., 1960, p. 229). ♦ Histoire moderne. Histoire couvrant la période 1492-1789 (cf. Encyclop. éduc., 1960, p. 229). ♦ Histoire contemporaine. Histoire qui commence en 1789 et s'étend jusqu'à nos jours (cf. Encyclop. éduc., 1960, p. 229). ♦ Histoire Sainte. Ancien et Nouveau Testament; plus partic., Ancien Testament, relation de l'histoire du peuple hébreu. On m'enseignait l'Histoire Sainte, l'Évangile, le catéchisme sans me donner les moyens de croire (Sartre, Mots,1964, p. 207). ♦ Histoire des civilisations. Histoire qui s'attache à la vie matérielle, morale, culturelle. Exploitation méthodique des sources non écrites de l'histoire des civilisations (Traité sociol.,1968, p. 292). b) Expressions − C'est de l'histoire ancienne, c'est de la vieille histoire. C'est une chose dépassée, il n'en est plus question. Hé! c'est de l'histoire ancienne, mon cher ami, dit Mmede Rênal en riant (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 130).L'histoire ancienne (p. plaisant., à propos d'une femme âgée). MmeLedoux : C'est bon, l'histoire ancienne, tournez-moi le feuillet (Dieulafoy, Francis, Désaugiers, Dupaty, Une Matinée du Pont-Neuf,1806, p. 36 ds Quem. DDL t. 19). − La petite histoire. Le côté anecdotique de l'histoire; l'ensemble des faits historiques secondaires. Anton. la grande histoire, l'Histoire (avec un grand H).Un homme qui a un goût de la petite histoire, de l'anecdote, des côtés vraiment amusants de l'humanité (Goncourt, Journal,1874, p. 1012). ♦ Pour la petite histoire. Signalons, pour la petite histoire, que l'actuel président Kennedy a été employé de cette agence (Agences presse,1962, p. 13). c) P. méton. Ouvrage relatant des faits du passé. Pauvre Marie! Il lui faut retravailler pour l'examen d'octobre (...); elle lit dans les atlas, dans des Histoires de France (Colette, Cl. école,1900, p. 249). 2. [Le subst. est empl. seul] a) Évolution de l'humanité à travers son passé, son présent, son avenir. Un moment, un tournant de l'histoire; à travers, au cours de l'histoire. Il [Napoléon Ier] faisait l'histoire et il l'écrivait (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 802).Paysages chargés d'histoire (Massis, Jugements,1923, p. 135).L'Histoire commence ou recommence par la rencontre d'un homme et d'un événement (F. Mitterrand, Ici et maintenant, Paris, Le livre de poche, 1981, p. 37). SYNT. Mouvement, sens de l'histoire; époques, événements de l'histoire; pour la première fois dans l'histoire; tout au long de l'histoire; exemple tiré de l'histoire; unique dans l'histoire; appartenir à l'histoire; (être) sans exemple dans l'histoire; jouer un rôle dans l'histoire; géographie, philosophie de l'histoire. − En partic. ♦ [L'histoire est personnifiée] Le tribunal de l'histoire; les enseignements, les leçons de l'histoire; l'histoire atteste, montre; (à ce que) dit l'histoire. L'histoire amnistie Henri quatre (Hugo, Chansons rues et bois,1865, p. 50).V. comparer ex. 8. ♦ Partie du passé que l'on connaît par des documents écrits. Au cours des siècles de l'histoire et de la préhistoire (Gaultier, Bovarysme,1902, p. 188). − PEINT. Genre consistant à représenter des scènes (de caractère militaire, politique, etc.) passées ou mythologiques. Peintre, peinture d'histoire. Sa galerie était composée de tableaux d'histoire, de tableaux sur des sujets poétiques et religieux, et de paysages (Staël, Corinne, t. 2, 1807, p. 69).La plupart des prix de Rome renoncent vite à « l'histoire » pour peindre de riches bourgeois en redingote (Hourticq, Hist. art, Fr., 1914, p. 410). − [P. allus.] ♦ [au proverbe Les peuples heureux n'ont pas d'histoire, les peuples heureux ne connaissent pas d'événements marquants, dignes de mémoire] :
1. ... je m'apprivoisai vite et me plus si bien par la suite, que véritablement comparable aux peuples heureux qui n'ont pas d'histoire, (...) c'est peut-être, oui, la période de toute ma vie dont je me souviens le moins.
Verlaine,
Œuvres compl., t. 5, Confess., 1895, p. 54. ♦ [au vers de Voltaire, dans sa pièce Charlot ou la Comtesse de Givri, I, 7 Et voilà justement comme on écrit l'histoire, pour indiquer qu'on déforme la réalité historique] :
2. ... privation de la pipe, souffrance horrible à laquelle n'ont pas été condamnés les premiers chrétiens. Et on dira que les empereurs ont été cruels!!! Voilà comme on écrit l'histoire, Môssieu!
Flaub., Corresp.,1844, p. 150. b) Science qui étudie, relate de façon rigoureuse le passé de l'humanité; discipline scolaire, universitaire correspondante; leur contenu. Cours, leçon, livre d'histoire; apprendre, enseigner l'histoire; faire de l'histoire. En compagnie de M. Martin, le professeur d'histoire et de géographie (Druon, Gdes fam., t. 1, 1948, p. 90) : 3. ... l'histoire n'est pas seulement une monographie; elle ne s'intéresse pas seulement à un individu, quelque grand qu'il soit; elle cherche particulièrement l'ordre et le progrès des événemens...
Cousin, Hist. philos., t. 1, 1829, p. 139. 3. P. anal. a) Évolution, passage par différentes phases d'un objet quelconque de connaissance; étude, description correspondante. Données intéressantes sur l'histoire anatomique et physiologique de ce viscère (Cuvier, Anat. comp., t. 4, 1805, p. 65).L'histoire de la Terre est divisée, par les géologues, en plusieurs grandes ères (Boule, Conf. géol.,1907, p. 54). b) En partic. − LINGUISTIQUE ♦ Histoire d'un mot, d'un vocable. La simple histoire d'un vocable à travers les âges (Valéry, Variété III,1936, p. 168). ♦ Histoire d'une langue. Je lis aujourd'hui, dans l'Histoire de la Langue française de Brunot :... (Gide, Journal,1907, p. 240).À une étape de l'histoire de la langue correspond une étape dans celle de la graphie (Saussure, Ling. gén.,1916, p. 49). ♦ Histoire transformationnelle* d'une phrase. − Histoire naturelle. Connaissance, étude, description des êtres et des corps qui se trouvent dans la nature. Synon. mod. sciences naturelles.Cabinet, muséum d'histoire naturelle. Aujourd'hui, l'histoire littéraire se fait comme l'histoire naturelle, par des observations et par des collections (Sainte-Beuve, Pensées,1852, p. 50). B. − [L'histoire d'un point de vue individuel] 1. Ensemble d'événements, évolution concernant une personne ou une chose. En 1798, se présente dans l'histoire de mon père une circonstance futile en apparence, importante en réalité (Sand, Hist. vie, t. 1, 1855, p. 187).V. épisode ex. SYNT. Histoire intime, particulière, scandaleuse; histoire d'un homme, d'une famille; la propre histoire de qqn; (c'est) l'éternelle histoire de. − Expr. C'est mon histoire que vous contez là; voilà mon histoire (Ac. 1835-1935). Ce n'est pas le plus bel endroit de son histoire, le plus beau de son histoire (Ac. 1835-1935). Savoir l'histoire de quelqu'un (Ac. 1835-1935). C'est l'histoire de tous les (+ une catégorie de personnes).C'est l'histoire de tous les contemplatifs (Bremond, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 612). 2. Fam. Ce qui arrive à quelqu'un, ce qui le concerne en particulier; ce qui est fait par quelqu'un. a) Affaire, aventure, problème particulier. Drôle d'histoire; quelle histoire! En dehors d'une petite histoire de braconnage (G. Leroux, Parfum,1908, p. 49) : 4. − Qu'est-ce que les gens ont à foutre de ce que je pense, moi, ou de ce que je sens? dit Henri. Mes petites histoires n'intéressent personne; et la grande histoire n'est pas un sujet de roman.
Beauvoir, Mandarins,1954, p. 225. SYNT. Curieuse, déplorable, fameuse, sale, vilaine histoire; le fin mot de l'histoire; histoire d'argent, de famille, de femmes. − Expr. C'est toute une histoire. Ce fut toute une histoire. Il s'était mis cela dans la tête (Léautaud, In memor.,1905, p. 207).C'est toujours la même histoire. Qu'est-ce que vous voulez, c'est toujours la même histoire, la même fatalité imbécile de la vie (Courteline, Femmes d'amis, Fils, 1885, p. 114).C'est une autre histoire. Mais ce fut une bien autre histoire, quand il fallut savoir lequel de nous deux mangerait cette pauvre petite fraise (Zola, Nouv. contes Ninon,1874, p. 39).Sans histoire. Sans incident. Oui, j'eusse désiré une vie sans histoire (Bernanos, Joie,1929, p. 669). b) En partic. − Affaire compliquée, difficile. C'était une histoire qu'une figure debout. Il fallait des armatures de fer (Zola,
Œuvre,1886, p. 185). − Aventure amoureuse. Vous avez été souvent aimé. Vous avez eu des histoires, des aventures (Flers, Caillavet, M. Brotonneau,1923, I, 13, p. 9). ♦ Histoire de cul, de fesses. V. cul I C 1. − Au plur. Complications, ennuis, méchancetés faites par quelqu'un. Des histoires à n'en plus finir; un tas d'histoires; personne à histoires; pas d'histoires. Il ne veut pas s'attirer des histoires inutilement (Michaux, Plume,1930, p. 143). ♦ Loc. Avoir des histoires avec qqn. Tiens! Avale ça, et puis décampe : je ne tiens pas à avoir des histoires avec ton père, moi! (Martin du G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 642).Faire des histoires (de qqc.), (à qqn). Ils ne font pas tant d'histoires quand ils bombardent Rouen (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 69). C. − Récit concernant un fait historique ou ordinaire; narration d'événements fictifs ou non. Histoire d'amour; conter, raconter une histoire. Les histoires de Tacite ne sont autre chose que des mémoires passionnés contre les tyrans (Michelet, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 69).Ces deux histoires sont nées jumelles. Qui lit César Birotteau, devra donc lire la Maison Nucingen (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 421) : 5. ... Baudelaire (...) n'a pas inséré la traduction de cet essai dans les œuvres mêmes d'Edgar Poe; mais il en a introduit la partie la plus intéressante (...) dans la préface qu'il a placée en tête de sa traduction des Histoires [it. ds le texte] extraordinaires.
Valéry, Variété II,1929, p. 147. SYNT. Histoire fantastique, invraisemblable, touchante, vraie; admirable, belle, bonne, simple, tragique, triste histoire; héros, suite d'une histoire; écouter, inventer, lire une histoire; histoires merveilleuses; histoires de brigands, de fantômes, de fées, de sorcières; aimer les histoires; savoir des histoires. − Expressions ♦ Histoire à dormir debout*. ♦ Le plus (+ adj.) de l'histoire, (c'est que...).Il ajouta (...) : « Mais le plus drôle de mon histoire, c'est qu'elle est vraie. » (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Voleur, 1882, p. 1229) : 6. le duc : Vous perdiez le plus beau de l'histoire (...). la marquise : Mais c'est une histoire des Mille et une Nuits que vous me racontez là!
Dumas père, Mllede Belle-Isle,1839, IV, 7, p. 67. − En partic. ♦ Récit, souvent tiré de l'Écriture Sainte, représenté par un dessin, une peinture. Les petites roses des fenêtres se simplifient pour laisser place aux histoires des vitraux (Michelet, Journal,1831, p. 81). ♦ Histoire (drôle). Récit généralement court visant à faire rire. Histoire belge. V. gascon, Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 238. ♦ Histoire de fou(s)*. ♦ Souvent au plur. Récit faux, mensonge; paroles mensongères, médisantes. Des histoires circulent, courent. Je ne suis déjà que trop victime de vos mauvais propos. Je sais (...) les jolies histoires que vous faites sur mon compte (Leclercq, Proverbes dram., MmeSorbet, 1835, 4, p. 137).On t'a raconté des histoires, camarade, ou tu les as rêvées (Bernanos, Nuit,1928, p. 32).Loc. fam. Qu'est-ce que c'est que cette histoire? : 7. clotaire : Marceline s'en va. Marceline te quitte. Marceline part avec un autre. jef : Qu'est-ce que c'est que cette histoire? Je viens de la rencontrer. Elle riait.
Achard, J. de la Lune,1929, III, 2, p. 26. D. − Fam. et pop. 1. Chose, objet auquel on ne sait pas ou ne veut pas donner de nom. Synon. truc, affaire : 8. lhermite (...) : Monsieur m'a dit de m'adresser à vous, mademoiselle, pour savoir où je devais déposer (Il montre le paquet qu'il a sous le bras.) ses petites histoires. jeannette : Quelles petites histoires? lhermite : Mais ses brosses, son pinceau à barbe, ses objets de toilette, en un mot.
Feuillet, Scènes et prov.,1851, p. 284. − En partic. Sexe. Cf. Larchey, Dict. hist. arg., Nouv. Suppl., 1889, p. 154. 2. Avoir ses histoires. Avoir ses règles. Cf. Rigaud, Dict. jargon paris., 1878, p. 188. 3. Loc. prép. Histoire de + inf.Pour, afin de. Histoire de rire. Je vous les cèderais pour un morceau de pain, histoire de vous rendre service (Courteline, Linottes, Pendule, 1890, p. 182). Rem. On relève chez Mérimée 2 var. de cette loc. a) Histoire que + subj. Afin que. Histoire que vous sachiez que je suis homme de parole (Lettres Mmede La Rochejacquelein, 1870, p. 200). b) Histoire de + subst. À cause de, en raison de. J'ai remis chez vous, en allant au chemin de fer, vos deux volumes non enveloppés, histoire de la grande précipitation où j'étais (Lettres à une inconnue, t. 2, 1858, p. 30). REM. 1. Histoire-batailles, subst. fém.Histoire envisagée essentiellement sous l'angle des batailles. Les auteurs de manuels d'histoire au temps de l'histoire-batailles (Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 60). 2. Histoire-chronique, subst. fém.Histoire relatée à la manière d'une chronique. Barante (...) chef de l'histoire-chronique (Thibaudet, Hist. litt. fr.,1936, p. 266). 3. Histoire-discours, subst. fém.Histoire relatée par des exposés oraux. Guizot (...) véritable chef de l'histoire-discours (Thibaudet, Hist. litt. fr.,1936, p. 266). 4. Histoire-drame, subst. fém.Pièce de théâtre dont le sujet concerne un personnage, un fait historique. Le duc d'Enghien, histoire-drame, par M. Édouard d'Anglemont (Musset dsRevue des Deux Mondes,1833, p. 103). 5. Historisant, -ante, adj.a) Historien historisant. Historien qui considère sa discipline comme obéissant à des lois propres et qui l'étudie dans cette perspective par la seule description des événements et des conditions de leur déroulement. Le véritable historien (...) non (...) l'aride historien historisant (Marrou, Connaiss. hist.,1954, p. 173).b) Histoire historisante. Histoire correspondant à cette conception. L'histoire historisante demande peu. Très peu (L. Febvre, Combats pour hist., Hist. historisante, 1947, p. 118). 6. Historisation, subst. fém.Action de faire l'histoire; résultat de cette action. Cette philosophie [du révolutionnaire] naît d'une entreprise historique et doit représenter à celui qui la réclame un certain mode d'historisation qu'il a choisi (Sartre, Sit. III,1949, p. 181). 7. Historisme, subst. masc.Doctrine selon laquelle tout fait, tout événement s'explique par les conditions historiques, résulte de l'évolution historique. Faute d'apercevoir la genèse du monde, la description des types idéaux reste déchirée entre l'historisme et le formalisme (J. Vuillemin, Être et trav.,1949, p. 37). Prononc. et Orth. : [istwa:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. [Début xiies. istorie « récit des événements de la vie de quelqu'un » (Alexis, Prologue, éd. Chr. Storey)]; ca 1105 storie (Benedeit, St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 54); 1155 hystoire « chronique, récit des événements relatifs à un peuple ou à l'humanité en général » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 14809); 2. a) ca 1265 istore « ensemble des connaissances relatives à l'évolution de l'humanité; science » (Bruno Latin, Trésor, éd. Fr. J. Carmody, livre 3, chap. 41, §3); b) 1646 histoire « mémoire que la postérité garde du passé » (Rotr., St. Gen., I, 4 ds Littré). B. [Ca 1200 d'apr. FEW t. 4, p. 439b]; ca 1240 hystoire « représentation d'une scène à plusieurs personnages; illustrations » (Richard de Fournival, Bestiaire d'amour en vers, éd. A. Långfors, vers 66, fo90a ds Mémoires de la Société néo-philologique de Helsingfors, t. 7, p. 305). C. 1. a) Ca 1462 histoire « récits d'événements réels ou imaginaires » (Cent nouv. nouv., éd. Fr. P. Sweetser, p. 1); b) 1663 « propos mensongers destinés à tromper ou à mystifier » (Molière, L'Étourdi, 943); 2. 1670 « affaire, événements particuliers » (Id., Bourgeois gentilhomme, III, 3). D. 1551 histoire naturelle (P. Belon, Histoire naturelle des estranges poissons marins [titre]). Empr. au lat.historia « œuvre historique, récit », « objet de récit historique », « contes, sornettes », du gr. ι
̔
σ
τ
ο
ρ
ι
́
α « recherche, information », « résultat d'une information, connaissance », « récit » d'où « Histoire ». Fréq. abs. littér. : 23 447. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 30 353, b) 31 889; xxes. : a) 35 297, b) 35 502. Bbg. Launay (M.). Le Vocab. pol. de J.-J. Rousseau. Genève, Paris, 1977, p. 114. |