| HAUTESSE, subst. fém. Titre honorifique donné autrefois à certains hauts personnages, et spéc. au sultan de Turquie. Synon. Altesse, Majesté.Sa Hautesse le sultan de Turquie. Un firman de Sa Hautesse (Ac. 1835-1935). Ce Turc qui disait : « Je rends chaque jour grâce à Sa Hautesse de ce que ma tête est sur mes épaules » (Constant, Journaux,1804, p. 179).Les califes lui font de précieux envois; elle reçoit par mer les dons de ces Hautesses (Hugo, Légende, t. 3, 1877, p. 394) :le chambellan. − (...) Dans quelques instants le roi reçoit en cette salle le chevalier de Wittenstein qui s'est enfin décidé, après trois mois de lune de miel, à présenter sa jeune épouse à la Cour. Sa Hautesse entend qu'un divertissement clôture la solennité...
Giraudoux, Ondine,1939, II, 1, p. 83. Rem. Péguy emploie le terme au sens anc. de « noblesse, hauteur d'âme » : Quelques-uns sont rangés parmi tant de noblesses Qu'ils ont le cœur plus haut qu'un cœur cornélien. Avec eux vous traînez parmi cette hautesse Le simple souvenir du temps qu'on n'avait rien (Ève, 1913, p. 766). Prononc. et Orth. : [otεs] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Homon., à l'aspiration près, hôtesse. Étymol. et Hist. 1. 1remoitié xiies. « hauteur, lieu élevé (ici le ciel) » (Psautier Oxford, 112, 5 ds T.-L. : Nostre Deu, chi es halteces [in altis] habite); 2. ca 1155 « haut rang » (Wace, Brut, 2758, ibid.); d'où xiiies. « titre honorifique » vostre Hautece (cité ds Du Cange, s.v. altitudo). Du b. lat. altitia « hauteur » ives. (ds TLL s.v. 1764, 71), formé sur altus « haut »; cf. aussi ital. altezza, esp. port. alteza, cat. altesa, v. aussi altesse. Fréq. abs. littér. : 30. |