| HART, subst. fém. Vieux A. − Lien généralement d'osier ou de bois flexible. Menu bois, assemblé à ses extrémités par des chevrons (...) renoué à ses jointures avec des harts d'osier (Hugo, Rhin,1842, p. 269).J'avais le bras gauche cassé au-dessus du coude. Le guide (...) courut chercher des sauvages. Ils me hissèrent avec des harts par un sentier de loutres (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 307). B. − Corde employée pour la pendaison des condamnés à mort. Hérode (...) lui serra la gorge de telle sorte que Mérindol, étranglé comme s'il eût la tête passée dans le nœud de la hart, ouvrit le bec afin de reprendre son vent (Gautier, Fracasse,1863, p. 412). − P. méton. Supplice de la pendaison. En 1540, il y eut un redoublement de rigueur, et la peine dont on menaça les délinquants n'était pas moindre que celle de la hart (Sainte-Beuve, Tabl. poés. fr.,1828, p. 207).Que Zola soit pendu sans phrases, et qu'il soit interdit, sous peine de la hart, de prononcer son nom! (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 315). Prononc. et Orth. : [a:ʀ] et [aʀt] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1160-74 « corde avec laquelle on étranglait les criminels » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 2160); 2. ca 1200 hard « lien de bois flexible » (V. de St Georges, éd. J. E. Matzke, 138). Soit de l'a. b. frq. *hard « filasse » (cf. m. néerl. hede « fibre de lin »), soit de l'a. b. frq. *hard « branche » que l'on peut restituer d'apr. l'a. h. all. hard « forêt », le m. néerl. hart « id. » et l'all. Hardt « massif boisé de France et d'Allemagne, au nord des Vosges »; cf. FEW t. 16, p. 154 a-b. Fréq. abs. littér. : 21. Bbg. Frings (Th.), Wartburg (W. von). Französisch und fränkisch... Z. rom. Philol. 1951, t. 67, pp. 167-173. - Tilander (G.). Acroire sur la hart. Romania. 1962, t. 83, pp. 526-531. |