| HAPPELOURDE, subst. fém. A. − Vieilli. ,,Pierre fausse qui a l'éclat et l'apparence d'une pierre précieuse`` (Ac.). B. − Au fig., vieilli ou littér. 1. Cheval de belle apparence mais sans vigueur. On lui a vendu une happelourde (Ac. 1835, 1878). 2. Personne d'aspect agréable mais sotte : Tu t'en venais, devisant telles bourdes,
Tu t'en venais entre tes deux laquais
Si bouffis et tant sots − en vérité, des happelourdes!
Moréas, Pèlerin pass.,1891, p. 10. 3. Illusion, leurre. Nous vivons dans un âge où presque tout est bourdes, Pièges, déguisements, leurres et happelourdes (Pommier, Colères,1844, p. 96). Prononc. et Orth. : [apluʀd] init. asp. Fér. Crit. t. 2 1787 propose à titre de var. hapelourde. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1532 « homme qui trompe les femmes, par les belles apparences qu'il se donne » (Rabelais, Pantagruel, éd. V. L. Saunier, IX bis, p. 61); plus gén. av. 1573 « personne qui trompe sur les apparences » (L'Hospital, Reformat. de la Justice, 5epart. [V. 47] ds Hug.); b) 1636 « personne d'aspect agréable, mais dépourvue d'esprit » (Monet); 2. 1564 « fausse pierre précieuse » (Thierry). Composé de la forme happe de happer*, étymol. 1 et de lourde, fém. de lourd*, au sens de « femme qui manque de finesse, de subtilité; sotte », c'est-à-dire qui se laisse duper par un homme tout en apparences ou par un bijou faux; le fém. pourrait s'expliquer par l'infl. de pierre si le sens 2 est primitif. V. aussi Romania t. 41, pp. 119-123. Bbg. Hug. Lang. 1933; p. 173, pp. 197-198. - Lew. 1968, p. 127. - Philipot (E.). Happelourde. Romania. 1912, t. 41, pp. 119-123. |