| HALÈTEMENT, subst. masc. A. − [À propos d'un animé] Action de haleter; respiration forte et saccadée. Synon. essoufflement.Le halètement d'un coureur demi-asphyxié de qui l'on entend les prises d'air et les expirations (Barrès, Déracinés,1897, p. 457).Ma poitrine battait (...). Il me fallut un moment de repos pour reprendre souffle. Mais je réussis à dominer ce halètement épouvantable qui me coupait bras et jambes (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 290). B. − P. méton. 1. [À propos de la respiration] Rythme rapide et saccadé. Et les halètements de leurs fortes haleines Sortaient comme le bruit des grands vents dans les chênes (Lamart., Chute,1838, p. 844).Je n'entendais que le halètement de ma respiration (Arnoux, Juif Errant,1931, p. 267). 2. Palpitation, mouvement précipité de la poitrine qui se soulève et s'abaisse. Un autre ne vit plus que par l'imperceptible halètement de sa poitrine (...) toute sa force ramassée pour (...) sauver son peu de vie qui tremblote et va fuir (Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 231). C. − P. anal., littér. Bruit, souffle saccadé. Le halètement saccadé et puissant d'un avion qu'on ne voit plus tourne en remplissant l'espace (Barbusse, Feu,1916, p. 53).Le train roule gentiment avec un petit halètement régulier (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 290) : L'enregistrement me restitue une conversation essoufflée, indigente et sans rythme! J'eusse voulu des variations précises : le bruit de la machine qui patine en côte, son halètement précipité qui se répercute aux échos, le choc des tampons et leur délicate broderie, le coup de marteau (...). Je suis un peu déçu : pas de patinage en côte, un halètement reposé de machine solo.
Schaeffer, Rech. mus. concr.,1952, p. 19. D. − Au fig. et littér. État de celui qui est en proie à une vive émotion ou qui aspire ardemment à quelque chose. Au lieu de cela, depuis (...) quatre énormes années presque révolues, c'est l'inquiétude, que dis-je? le halètement (Verlaine,
Œuvres compl., t. 4, Mes hôp., 1891, p. 330).Ce long halètement des cœurs vers la lumière, Où le génie humain épuise son effort (Noailles, Forces étern.,1920, p. 32). Prononc. et Orth. : [alεtmɑ
̃] init. asp. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1495 (J. de Vignay, Mir. hist., VI, 5, édit. 1531 ds Delb. Rec.). Dér. de haleter*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 84. |