| GÉSIER, subst. masc. Troisième poche digestive, fortement musclée, des volailles et des oiseaux granivores, ayant pour fonction le broyage des aliments. Les doigts experts de la gorgeuse vont et viennent le long du cou (...). Le gésier plein, l'oie est lâchée. Une autre lui succède (Pesquidoux, Chez nous,1921, p. 48).− Fam. ou pop. Estomac d'une personne. Ça ne va pas, mon cher! J'ai eu dernièrement une vilaine histoire qui m'a tapé sur la tête et sur le gésier. Je vous conterai cela! (Flaub., Corresp.,1879, p. 307).Si on t'a dit une raison de trop, faut jamais s'en souvenir avec du vin dans le gésier (Giono, Baumugnes,1929, p. 12). Prononc. et Orth. : [ʒezje]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Av. 1154 gisier « foie » [correspond au lat. jecur] (S. de Nanteuil, Proverbes de Salomon [Prov., VII, 23] ds Bartsch-Horning, 152, 6); 2. début xiiies. giser « jabot, viscères, estomac d'un oiseau » (Castoiement d'un Père (vers) éd. A. Hilka et W. Söderhjelm, B, 2573). Du lat. gigerium, (attesté seulement au plur. gigeria « les entrailles de volailles »), d'où gésier par dissimilation consonantique entre [ʒ] initial et [ʒ] intervocalique passé à [z], peut-être sous l'infl. de gosier, et dissimilation vocalique (v. Fouché, p. 610). Il est difficile de rendre compte des formes de type jusier, juisier, ainsi que de celles en g initial (FEW t. 4, p. 136a). Fréq. abs. littér. : 83. |