| GUÉRISON, subst. fém. Action de guérir un malade; résultat de cette action. A. − Synon. rétablissement; anton. aggravation.Guérison lente, miraculeuse, rapide; chances, symptômes de guérison; être en voie de guérison. 1. Retour à la santé (d'une personne). La guérison des malades était considérée comme un des signes du royaume de Dieu, et toujours associée à l'émancipation des pauvres (Renan, Vie Jésus,1863, pp. 271-272). 2. Disparition (d'une maladie), cicatrisation (d'une blessure). La guérison des ampoules des paumes (Saint-Exup., Citad.,1944, p. 938) : 1. ... des malades qui, presque intantanément, ont été guéris d'affections variées (...). Le processus de guérison change peu d'un individu à l'autre. Souvent, une grande douleur. Puis le sentiment soudain de la guérison complète. En quelques secondes, quelques minutes, au plus quelques heures, les plaies se cicatrisent, les symptômes généraux disparaissent, l'appétit revient.
Carrel, L'Homme,1935, p. 176. B. − Au fig. 1. Retour à la santé morale. Je vous aime; vous êtes une des guérisons et une des forces de mon être (Sand, Corresp., t. 5, 1870, p. 349).Âme pour qui la mort est une guérison (Rostand, Aiglon,1900, p. 263). 2. Apaisement, disparition de quelque chose de désagréable, de blâmable, de pénible. Guérison d'un chagrin, d'un défaut, d'une passion. Élisa aimait ces pratiques extérieures de la dévotion, elle y attachait de l'importance, elle leur attribuait des influences secrètes pour la guérison des peines morales qu'elle éprouvait souvent (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 225).Ce sont peut-être des recherches sur la stabilité des prix et sur la réforme monétaire qui amèneront le plus sûrement la guérison du chauvinisme agressif (Maurois, Mes songes,1933, p. 214) : 2. − ... je ne sais pas d'amour malheureux dont la guérison résiste à un mois de voyage. On part la mort au cœur, on revient avec l'oubli. L'antidote unique de l'amour s'appelle le grand air. Il n'y a pas d'autre remède. − Aussi Hermine reviendra guérie, surtout lorsqu'elle apprendra le crime de Fernand.
Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 334. Prononc. et Orth. : [geʀizɔ
̃]. Att. ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 guarisun « défense, protection, salut » (Roland, éd. J. Bédier, 3774); 2. 1155 guarisun « retour à l'état de santé » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 10296). Dér. de guérir*; suff. -ison*. Fréq. abs. littér. : 732. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 036, b) 1 365; xxes. : a) 925, b) 940. |