| GUTTURAL, -ALE, -AUX, adj. A. − Qui appartient au gosier. Artère, fosse gutturale; conduit guttural du tympan. La face postérieure (du massif osseux facial) ou gutturale (Gérard, Anat. hum.,1912, p. 80). B. − Qui vient du gosier. Hurlement, rire guttural; cris gutturaux des bouviers. Le bramement guttural d'un cerf (Goncourt, Man. Salomon,1867, p. 442) : ... mes jeunes étalons arabes (...) jetaient, non pas des hennissements, mais des cris gutturaux semblables à des râlements humains...
Lamart., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 250. C. − [En parlant d'une voix, d'un lang.] Dont les sonorités, venant de la gorge, sont rauques. Accent, patois guttural. Ils disputaient violemment, d'une voix âcre, gutturale, toute barbare (Michelet, Peuple,1846, p. 315).Une voix gutturale habituée à rouler les dures syllabes arabes (A. Daudet, Nabab,1877, p. 22). − PHONÉT. Consonne gutturale. ,,Consonne occlusive qui donne faussement l'impression d'être prononcée « de la gorge » (...) ou « du gosier » (...) et qui en réalité comporte le relèvement du dos de la langue contre le palais mou ou voile du palais`` (Mar. Lex. 1951, p. 89). Synon. cour. vélaire.G et K sont des lettres gutturales (Ac.). Dans beaucoup de langues, notamment en indo-européen, on distingue nettement deux articulations gutturales, l'une palatale, sur F-H, l'autre, vélaire, sur I (Saussure, Ling. gén.,1916, p. 72).Emploi subst. Il [un poète d'Israël] multiplie les sifflantes et met en jeu le registre grandiose des gutturales (Green, Journal,1936, p. 64). REM. 1. Gutturalisation, subst. fém.,,Déplacement de l'articulation d'un phonème vers l'arrière du palais et plus exactement vers le voile du palais, d'où aussi le nom de vélarisation`` (Mar. Lex. 1951, p. 89). 2. Gutturalité, subst. fém.Qualité spécifique d'un son émis de cette partie de la gorge. La gutturalité est produite par une contraction exagérée des muscles du pharynx (Arts et litt.,1935, p. 36-06). Prononc. et Orth. : [gytyʀal], masc. plur. [-o]. Avec [tt] ds Land. 1834, Littré et DG. Att. ds Ac. 1718-1932 qui dep. 1798 ajoute ,,on prononce les 2 t``. Ce n'est pas la position adoptée par les dict. mod. (cf. Lar. Lang. fr.). Étymol. et Hist. 1. 1542 [éd.] « qui appartient au gosier; du gosier » (Rabelais, Pantagruel, éd. V.L. Saulnier, chap. IX bis, ligne 480 : l'embouschement des chausse-trapes gutturales); 1771 artère gutturale (Trév.); 2. a) 1578 « dont le son semble venir du gosier » lettres ... gutturales (J. de Léry, Voy. au Brésil ds Delb. Rec. ds DG); 1834 subst. fém., gramm. gutturales (Boiste); b) 1791 « rauque » accent guttural du florentin (Duclos, Voy. Ital., Œuvres, t. VII, p. 171 ds Littré). Dér. sav. du lat. class. guttur « gosier » v. goitre; suff. -al*. Fréq. abs. littér. : 127. |