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GUITOUNE, subst. fém.
A. − Arg. milit. et fam. Tente. (Ds Esn. 1966). Guitoune de campeur. (Ds Rob., Lar. Lang. fr.).
B. − P. ext.
1. Arg. milit. Abri de tranchée. Synon. cagna.Tout à l'heure, je suis descendu, plié en deux, dans notre guitoune, petite cave basse, sentant le moisi et l'humidité (Barbusse, Feu,1916, p. 18) :
− À présent, c'est le front? Dans la pente s'ouvraient des guitounes. − Celle-ci est un abri d'artillerie, expliqua Prinet. − Et celle-ci? − Celle-ci un P.C. de combat. Montherl., Songe,1922, p. 32.
2. Familier
a) Abri sommaire. Synon. baraque.Dans chaque jardinet du lotissement on avait édifié au moins une guitoune en planches ou en carton pour les lapins, les poules, le chien (Cendrars, Homme foudr.,1945, p. 311).
b) Habitation, maison. Elle me reparlait des hypothèques!... C'était de la meulière leur guitoune... ça devait encore coûter pas mal! (Céline, Mort à crédit,1936, p. 553).Reste à la guitoune, j'y serai à deux heures (Riv.-Car.1969).
Prononc. : [gitun]. Étymol. et Hist. 1. 1838 guitoun masc. « tente (dans un pays arabe) » (L.A. Berbrugger, Voyage au camp d'Abd-el-Kader, R. des deux mondes, 15 août, p. 450 ds R. Ling. rom., t. 42, p. 451); 2. a) Second Empire [ca 1860-70] guitoune arg. milit. « tente de campement » (s. réf. ds Esn.); 1900 (ds Dauzat, Arg. guerre, p. 122); b) 1914 « abri de tranchées » (au 11eTerritorial d'apr. Esnault, Notes compl. Poilu, 1956); 3. a) 1881 quitourne arg. des prostituées « chambre » (G. Grison ds Figaro, 23 nov. d'apr. Esn. Poilu); b) 1901 guitoune « maison » (Rossignol, Dict. arg., p. 57); c) 1952 « tente de campeurs » (s. réf. ds Esn.). Empr. à l'ar. maghrébingīṭūn « tente », correspondant à l'ar. class. qaiṭūn (FEW t. 19, p. 53b; Dozy t. 2, p. 378a). Fréq. abs. littér. : 27. Bbg. Quem. DDL t. 12.