| GUEUSERIE, subst. fém. A. − Condition d'extrême pauvreté d'une personne, d'un lieu. Synon. indigence, misère.Il y a bien de la gueuserie dans cette province (Ac. 1798-1878). Un qui tousse enverra une poussade à un qui boite : la faiblesse et la gueuserie attirent les coups (Frapié, Maternelle,1904, p. 231).V. bercail ex. 2. − En partic. Condition de gueux, de celui qui est réduit à mendier pour subsister. Synon. mendicité.L'aimable gueuserie insolente du gamin de Paris qui vous demande votre bout de cigare en vous appelant général (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 285). ♦ P. méton. Ensemble de gueux. Synon. gueusaille : Au milieu de cette table ronde de la gueuserie, Clopin Trouillefou, comme le doge de ce sénat, comme le roi de cette pairie, comme le pape de ce conclave, dominait (...) et corrigeait dans son sauvage profil le type bestial de la race truande.
Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 105. B. − Vieilli. Chose méprisable, et sans valeur, digne d'un gueux. Il n'a acheté que de la gueuserie; ce n'est qu'une gueuserie, ce n'est qu'une bagatelle (Ac. 1798-1878). C. − Action de gueux, malhonnête ou vile. Synon. coquinerie, friponnerie.D'abord, savoir si les billets souscrits par Blanchet à la Sévère n'ont pas été extorqués par ruse et gueuserie (Sand, F. le Champi,1848, p. 141).Ah! non, ah! non, mon oncle, en v'là assez! Je vous ai dit de ne pas nous mêler à toutes ces gueuseries (Zola, Terre,1887, p. 415). Prononc. et Orth. : [gøzʀi]. Att. ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [1567 ds Bl.-W.4-5] 1. a) 1606 « métier de gueux » (Nicot); b) 1611 « mendicité, misère » (Cotgr.); 2. a) 1624 « chose digne d'un gueux, méprisable » (F. Garassus, La Doctrine curieuse des beaux esprits de ce temps ou prétendus tels, p. 67 ds Brunot t. 3, p. 209); b) 1808 « friponnerie, exaction » (Hautel). Dér. de gueux, gueuse*; suff. -erie*. Fréq. abs. littér. : 18. Bbg. Delb. Matér. 1880, p. 160. |