| GUEUSE, subst. fém. Lingot de fonte de première fusion, coulé dans du sable et utilisé comme lest dans les navires ou comme contrepoids sur des appareils de levage. Couler la gueuse; lourdes gueuses de fonte. Les lourds espars, (...) quelques tonnes de gueuses qui formaient le lest, furent reportés à l'arrière [du brick], pour faciliter de leur poids le dégagement de l'étrave (Verne, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 52).La fonte d'un haut fourneau (...) est moulée directement en gueuses (Guillet, Métall. gén.,1923, p. 313).− P. méton. Moule servant à couler cette fonte (cf. Littré, DG, Lar. Lang. fr.). − Spéc. Masse de métal utilisée dans les sports pour les exercices de force (cf. Ac. 1932, Lar. Lang. fr., Lexis 1975). Prononc. et Orth. : [gø:z]. Ac. 1694-1932. Homon. gueuse (fém. de gueux). Étymol. et Hist. 1. 1543 « masse de fer fondu, telle qu'on la coule dans le sable au sortir du four » (Isambert, Recueil général des anciennes lois françaises, t. 12, p. 811); 2. 1694 « moule de sable dans lequel on verse le métal en fusion » (Corneille); 3. 1783 « lingot de fonte » (Buffon, Hist. nat., Minéraux, t. 2, p. 356). Empr. au b. all.göse, plur. de gos proprement « oie »; cf. all. Gans « oie »; d'où p. anal. de forme « morceaux de fer fondu ». Ce mot a été introduit en France par les mineurs du Harz, appelés en France au xvies. pour organiser l'industrie minière. Bbg. Colomb. 1952/53, pp. 342-343. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 164; t. 2 1972 [1925], p. 294; t. 3 1972 [1930], p. 317. |