| GUENIPE, subst. fém. Péjoratif A. − Vx. Femme de très basse condition, malpropre et mal vêtue. Une marchande, une vieille guenipe de cent ans (Zola, Ventre Paris,1873, p. 782). B. − Vx ou littér. Femme de mauvaise vie, prostituée de bas étage. Synon. gourgandine.Cette guenipe (...) comble de ses faveurs un tas de freluquets et de béjaunes au détriment des gens de mérite (Gautier, Fracasse,1863, p. 319). Prononc. et Orth. : [gənip]. Att. ds Ac. 1694-1932. Var. guenippe (Pourrat, Gaspard, 1922,p. 143; Giono, Baumugnes, 1929, p. 59). Étymol. et Hist. 1. [1496 guenyppe « femme de mauvaise vie ou habillée de haillon » (André de La Vigne, éd. Kerdaniel, 44 Bb ds FEW t. 14, p. 112 a)]; 1606 « femme de mauvaise vie » (Hist. maccar. de Merlin Cocc., XXIII ds Gdf. Compl.); 2. 1611 « guenille, vieux habits » (Cotgr.). Malgré la chronol. il semble que le sens 2 soit le plus anc. (cf. le fait qu'il soit à la base des dér. guenille*, nippe*, etc.; mais, en revanche, il faut tenir compte de l'existence de guenaud dès 1532, cf. FEW t. 14, p. 114b); en tout cas l'aire du mot paraît en accord avec l'hyp. qui en fait un dér. (avec un suff. -ipe issu de l'a. fr. chipe, v. chiffe) de gasne « mare », gana « sentier fangeux » (1502 [Creuse], et 1586 [Haute Manche], Romania t. 36, p. 417) encore vivant surtout dans l'Ouest et le Centre (cf. FEW t. 14, p. 111) issu du gaul. *wadana- « eau » correspondant au goth. wato « eau ». La guenipe désignerait donc des hardes boueuses. Bbg. Delb. Matér. 1880, p. 160. |