| GRÉSIL, subst. masc. A. − Phénomène météorologique consistant en la précipitation de granules formés de neige et de cristaux de glace. Au dehors, un ciel gris, le vent, le grésil, les collines chauves, des prairies inondées, de longues rangées de vignes mortes (A. Daudet, Pt Chose,1868, p. 157). − P. anal. et p. métaph. Grésil de qqc.Phénomène qu'on dit ressembler à une averse de grésil. Je vous préfère à elles [les pierres de l'Inde] quoique vous soyez moins précieuses, vous qui soutenez parfois les poutres du toit de chaume en mirant le grésil des étoiles (Jammes, Rom. du lièvre,1903, p. 230).L'antique printemps est revenu à son heure, malgré les chantiers et de froides pluies, avec le grésil rose d'un pêcher en fleur sous le réseau d'une averse (Chardonne, Claire,1931, p. 178). − P. méton. Bruit (semblable à celui) d'une précipitation de grésil. Il grimpa sur l'impériale : la voiture ballottait (...) roulant sur les pavés avec un fracas terrible de ferrailles et un grésil de vitres secouées (Huysmans, En mén.,1881, p. 169). B. − Granules formés de neige et de cristaux de glace qui tombent au printemps, en automne. Averse de grésil. Ce n'est pas de la neige qui tombe, c'est du grésil (Ac.). Au-dessus du bois Magnin, la pluie était glacée et mêlée de grésil (Toepffer, Nouv. genev.,1839, p. 401).Des volées de grésil tourbillonnaient, s'amoncelant sous les pruniers frileux (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 78).V. grêle2, ex. 1. − P. anal. et p. métaph. Des milliers de bouts d'allumettes saupoudraient de grésil le plancher (Courteline, Linottes,1912, I, p. 13).La blancheur du plastron, d'une finesse de grésil et dont le frivole plissage avait des clochettes comme celles du muguet (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 849). ♦ POT., vx. Pustules présentes à la surface d'une porcelaine mal cuite. Défauts relatifs aux poteries émaillées ou de certains produits vitrifiés : bouillons, grésils, cloques (Larchevêque, Fabric. industr. porcel.,1898, p. 36). Prononc. et Orth. : [gʀezi(l)]. [-i] ds Besch. 1845, Barbeau-Rodhe 1930 et Lar. Lang. fr.; [-il] ds Dub. Les 2 prononc. ds Pt Rob. et ds Warn. 1968. Ds les dict. plus anc. la finale est transcrite avec [λ] (cf. Fér. 1768, Fér Crit. t. 2 1787, Gattel 1841, Nod. 1844 et Littré) ou avec yod (cf. Land. 1834, DG, et encore à titre de var. ds Passy 1914). Si la prononc. mod. la plus courante semble être [gʀezil] comme babil*, mil qu'on prononce de la même façon que avril ou péril, à l'époque de Mart. (Comment prononce 1913, p. 261), c'est [gʀezi] qui semble avoir des chances de s'imposer. Le mot est admis ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1100 gresilz plur. météor. (Roland, éd. J. Bédier, 1425). Déverbal de grésiller1*. Fréq. abs. littér. : 27. Bbg. Arickx (I.). Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, no3, p. 132. - Dauzat Ling. fr. 1946, p. 255. |