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GRISAILLER, verbe
A. − Emploi trans., B.-A. Peindre en gris, enduire de gris. Faire grisailler un plancher, un lambris (Ac. 1798-1878), faire grisailler un carton (Ac. 1932).
En partic. Peindre en grisaille. Grisailler un mur.
Au fig. Atténuer. Largilier avait-il été trop dur en lui parlant d'emblée de la mort? Son ami n'était cependant pas de ceux à qui l'on déguise ni édulcore, ni qu'on convainc par atténuations, ni pour qui l'on grisaille les vigoureux noirs funèbres (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 471).
B. − Emploi intrans. et pronom. Devenir gris, être au gris. On voit (...) les verdures se grisailler de poudre (Richepin, Miarka,1883, p. 208).Frotter un lambris jusqu'à ce qu'il grisaille (Ac.1932).Le jour grisaille à travers les fumées (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 279).
REM. 1.
Grisaillant, -ante, adj.Qui tire sur le gris. La tête peut-être un peu trop poussée et sortant trop en relief du cadre, mais quelle vérité dans le blanc grisaillant de la robe (Lorrain, Sens. et souv.,1895, p. 189).
2.
Grisaillement, subst. masc.Action de grisailler; résultat de cette action. La conscience de mon enlaidissement subit (engelure à l'oreille gauche, naevus sanguinolent à la joue droite, grisaillement à la nuque), me rendait honteux d'être et d'être vu (Amiel, Journal,1866, p. 189).
3.
Grisailleur, subst. masc.,vieilli. Peintre de grisailles. Après ce grand grisailleur douloureux, Géricault, il y a eu un homme, tiens! Delacroix (Goncourt, Man. Salomon,1867, p. 324).
Prononc. et Orth. : [gʀizɑje]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) 1649 grisaillé part. passé « fait en grisaille » (P. Scarron, Virgile Travesti, VI ds Œuvres, éd. 1786, IV, 219); b) 1690 trans. « enduire de gris » (Fur.); c) 1820 intrans. « prendre la couleur grise » (M. M. Lesné, La Reliure, 162 ds Littré). Dér. de grisaille*; dés. -er.