| * Dans l'article "GRIGOU,, subst. masc." GRIGOU, subst. masc. A. − Péj. Homme d'une avarice mesquine et sordide, généralement de commerce peu agréable. Synon. grippe-sou, ladre, pingre, rapiat.Avait-on jamais vu un pareil grigou! Croire qu'on allait lui emporter trois grains de sa poussière d'or! Toutes ces histoires, c'était de l'avarice pure (Zola, Assommoir,1877, p. 431).Je vous dis... on est mal nourri... on n'a pas de liberté... on est accablé de besogne... et des reproches, tout le temps, des criailleries (...) vous n'êtes pas faite pour rester chez de pareils grigous (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 59). − [Fréq. ds l'expr. vieux grigou] Elle l'appelait son vieux grigou parce qu'il n'y avait rien à faire pour lui arracher un sou au-delà du tarif fixé (Mauriac, Génitrix,1923, p. 353) : ... il ne se résignait pas à dépenser trois sous pour son omnibus. De sorte qu'on avait été obligé de le faire suivre, de payer séparément le conducteur, et de faire croire au vieux grigou que son ami, M. de Persigny, ministre d'état, avait obtenu qu'il circulât pour rien dans les omnibus.
Proust, Sodome,1922, p. 910. B. − Un grigou de + subst.Celui qui n'est pas prodigue de. Au fig. Son Dieu est si difficile à contenter, si méticuleux, si tâtillon, que personne n'irait au ciel si l'on croyait ce qu'il raconte! − C'est un épilogueur d'éternité, un grigou de paradis, ce Dieu-là (Huysmans, En route, t. 2, 1895, p. 277). REM. Grigouterie, subst. fém.,rare. Attitude de grigou. Il voyait M. Octave alterner la grigouterie et la magnificence; il avait entendu parler des excentricités de Coëtquidan l'ancien (Montherl., Célibataires,1934, p. 884). Prononc. et Orth. : [gʀigu]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Av. 1650 fam. (Molière, La Jalousie du Barbouillé, sc. 5). Empr. au langued. et lim.grigou « gredin » (Mistral) corresp. (avec i dû vraisemblablement à l'infl. de filou*) au gasc. gregoun « id. » 1610 (G. Ader, Poésies, éd. A. Vignau et A. Jeanroy, 40 ds FEW t. 4, p. 210b), dér. de grec* qui a pris le sens de « filou » dans le Midi, d'où il est possible que Molière l'ait lui-même emprunté. Fréq. abs. littér. : 32. Bbg. Rat (M.). Il n'y a pas de synon... Avare, grigou, pingre... Vie Lang. 1968, pp. 311-314. - Sain. Sources t. 1 1972 [1925], pp. 318-319; t. 2 1972 [1925], p. 323, 370; t. 3 1972 [1930], p. 6. |