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GRIBOUILLIS, subst. masc.
Synon. de gribouillage B.
A. − Caractère d'écriture, signes graphiques quelconques, maladroits, confus, informes. Il ne lui avait pas suffi de barrer les pages, mais le moindre mot disparaissait sous un gribouillis dont les boucles s'enchevêtraient (Mauriac, Myst. Frontenac,1933, p. 182) :
... il (...) tira de sa serviette un méchant papier couvert de gribouillis, de taches et le jeta sur la table : c'était la copie que j'avais remise. On avait attiré son attention sur l'orthographe − « le lapen çovache ême le ten »... Sartre, Mots,1964, p. 61.
B. − P. ext.
1. B.-A. Hachures faites dans tous les sens. On remplit quelquefois les larges feuilles par une multitude de zigzags croisés et contrariés en tous sens; cela produit une sorte de mélange appelé gribouillis (MmeCelnart, Manuel des Demoiselles,1926, p. 39 ds Fr. mod. t. 2 1952, p. 303).
♦ P. méton. Pochade. Synon. griffonnis.Neuf compositions pour l'illustration de Zadig de Voltaire. Gribouillis à la plume, dont un seul est légèrement lavé d'encre de Chine (E. de Goncourt, Mais. artiste, t. 1, 1881, p. 152).
− En partic. [Pour qualifier de façon dépréc. ou iron. un dessin, une peinture] Synon. barbouillage.Comme les soldats qui figurent dans cette toile sont dessinés! c'est là le gribouillis que font les galopins sur leurs livres de classe! (Huysmans, Art. mod.,1883, p. 35).
2. Texte écrit rapidement ou de façon peu lisible. Je t'envoie sous ce pli le papier sur lequel je prenais des notes pendant cette visite. Ce n'est qu'un gribouillis illisible (Hugo, Corresp.,1840, p. 582).Il s'interrompit, chercha du doigt un chiffre, dans l'indéchiffrable gribouillis d'un papier noir de surcharges et de ratures (Courteline, Train 8 h 47,1888, 1repart., 5, p. 51).
− En partic. [Pour qualifier de façon dépréc. ou iron. le contenu ou la forme d'un texte] Synon. galimatias.Savez-vous seulement c'qui vous reste avec tous vos gribouillis d'hypothèques et d'empruntages (Maupass., Une Vie,1883, p. 224).
Rem. La docum. atteste le sens vx de « gargouillis ». Mon café fait du gribouillis dans ma cheminée (Balzac, Corresp., 1819, p. 52).
Prononc. et Orth. : [gʀibuji]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1611 « borborygme » (Cotgr.); 2. 1826 « dessin, écriture informe » (MmeCelnart, Manuel des Demoiselles, p. 39 ds Fr. mod. t. 20, p. 303). Dér. de gribouiller*; suff. -is*; cf. 1542, Rabelais comme nom propre d'un diable (Pantagruel, éd. V.L. Saulnier, X, 95 [var. ms.]) et 1552 comme nom propre d'un cuisinier (Quart Livre, éd. R. Marichal, XL, 97). Fréq. abs. littér. : 14. Bbg. Greimas (A.-J.). Nouv. dat. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 303.