| GRELUCHON, subst. masc. Vieilli. Amant de cœur d'une femme entretenue par un autre homme. Synon. gigolo.Payer les dettes de son greluchon (Rob.). Quelques amis qu'elle avait parmi les Jacobins l'avaient avertie que le bel Henry, son greluchon, devenait compromettant par ses violences trop outrées pour paraître sincères (A. France, Dieux ont soif,1912, p. 143).REM. Greluche, subst. fém.,péj. Jeune femme. Rien n'aurait pu me troubler davantage (...) treize filles piaffantes (...) treize greluches fardées, marquées, emperruquées (J. Chessex, Carabas, Paris, Grasset, 1971, p. 167). Prononc. et Orth. : [gʀ
əlyʃ
ɔ
̃]. Ds Ac. 1762-1835. Étymol. et Hist. 1725 « amant d'une femme entretenue » (Nicolas Ragot dit Grandval, Cartouche ou le Vice puni, IV ds Sain. Lang. par., p. 263). De saint Greluchon (var. 1560 Grelichon, P. Viret, Traicté de la vraye et fausse religion, VII, 35, p. 502; 1566 Guerlichon, H. Estienne, Apologie pour Hérodote, t. 2, p. 253, éd. 1735; Charost Guerluchon ds FEW t. 4, p. 202b), « saint fabuleux du Berry qui guérit la stérilité », cf. le dicton aller au pélerinage à Saint-Greluchon pour avoir des enfants frisés (Martellière, Gloss. Vendômois, 1893, p. 154). Le nom de ce saint de fantaisie est issu d'un calembour obscène sur greluchon et grelot (proprement « clochette » d'où « testicules » p. anal. de forme); suff. dimin. hypocoristique -uche* + -on* (cf. ses autres dénominations : saint Génitour, saint Phallien en Berry ds L. Réau, Iconographie de l'art chrétien, t. 3, p. 617). Fréq. abs. littér. : 14. |