| GRAVEMENT, adv. A. − Rare. [Correspond à grave1A 2] Sur un timbre grave. Les paroles sonnèrent plus gravement, les rires furent plus aigus (Arland, Ordre,1929, p. 485). B. − [Correspond à grave1B 1] Avec gravité (dans le ton, le maintien, les manières). Tiahoui n'était plus la petite fille rieuse et légère que j'avais connue. Elle causait gravement, on la sentait plus femme et plus posée (Loti, Mariage,1882, p. 108).Les magistrats se lèvent et quittent gravement le prétoire, suivis des jurés, des accusés et de la défense (Martin du G., J. Barois,1913, p. 394). SYNT. Hocher, incliner gravement la tête; considérer, demander, dire, écouter, marcher, parler, poser un regard, se promener, se prononcer, regarder, répliquer, répondre, saluer, sourire gravement. C. − [Correspond à grave1B 2] D'une manière importante, considérable et parfois dangereuse. Gravement blessé, malade, menacé, affecté; compromettre, offenser gravement qqn ou qqc. Personnage épique, s'il en fut, et dont nous ne saurions, sans risquer de manquer gravement à nos devoirs, ne point crayonner en ces pages la pittoresque silhouette (Courteline, Ronds-de-Cuir,1893, 1ertabl., 3, p. 40).Ce visage si pur se marbrait légèrement de rouge, comme il arrive chez certains malades gravement atteints sans qu'on le sache (Alain-Fournier, Meaulnes,1913, p. 230). Prononc. et Orth. : [gʀavmɑ
̃]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1396 « d'une manière importante, considérable » (Cout. de Dieppe, 47, Coppinger ds Delb. Notes mss); 2. av. 1461 très-gravement « très sérieusement, avec gravité » (G. Chastellain, Exposition sur vérité mal prise, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 6, p. 244). Dér. de grave1*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 1 487. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 415, b) 2 961; xxes. : a) 2 593, b) 1 969. |