| GRAVATS, subst. masc. plur. A. − Vieilli. ,,Parties grossières du plâtre qui restent quand on l'a tamisé`` (Plais.-Caill. 1958). Battre les gravats (Ac. 1932). B. − P. anal. Plâtras, pierres, débris provenant de la démolition ou de la construction d'un bâtiment. Monticule, tas de gravats; pluie de gravats. Des pans de murs entiers tombés en gravats (Zola, Germinal,1885, p. 1546).Le plafond s'égrenait déjà sur le plancher en menus gravats (Céline, Voyage,1932, p. 404).Comme un cratère, la partie supérieure du monument béait et un large torrent de gravats s'échappait de la salle des fêtes (Green, Journal,1935, p. 43) : ... Conan avait entrepris d'aménager sa demeure. En gloussant de joie, il avait démoli les cloisons à la pioche; l'ordonnance jetait les gravats par les fenêtres.
Vercel, Cap. Conan,1934, p. 217. − Emploi sing. La porte massive s'ouvrit, en écrasant du gravat (Châteaubriant, Lourdines,1911, p. 75). Rem. Gravois, subst. masc. plur.,synon. vx. Battre les gravois (Ac. 1798-1878). On crut qu'il y avait là d'anciennes carrières, et l'on y versa des tombereaux de gravois (Nerval,Fêtes Hollande,1852,p. 273).Un boulevard neuf, encore tout plein de gravois (Baudel.,Poèm. prose,1867,p. 120). Prononc. et Orth. : [gʀava] ou [-vɑ]. Mais [a] à la finale ds Dub., Lar. Lang. fr. et, à titre de var., ds Passy 1914 et Warn. 1968. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1500 gravaz « gros graviers » (Jard. de santé, I, 112 ds Gdf. Compl.); 2. 1523 gravatz « débris » (ds Recueil d'actes notariés relatifs à l'histoire de Paris et de ses environs au xvies., éd. E. Coyecque, I, 82); 1548-50 gravas (ds Comptes des bâtiments du Roi, éd. L. de Laborde, t. 2, p. 304); 1798 gravats « partie la plus grossière du plâtre » (Ac., s.v. gravois). Issu par substitution du suff. -as, d'apr. plâtras de gravois « débris » (1342, Arch. hospit. de Paris, II, 114 ds Gdf. Compl.) et « partie la plus grossière du plâtre » 1694 (Ac.), attesté au sens de « gros sable » (xves., Henri Baude, Vers, éd. J. Quicherat, 75), graphie fautive pour gravoi « grève », gravei (ca 1165, B. de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 7780), dér. anc. de *grava, grève1*, suff. collectif -oi, du lat. -etum. Fréq. abs. littér. : 103. Bbg. Arickx (I.). Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, no3, p. 132. |