| GRAU, subst. masc. Région. (Languedoc). Chenal reliant un étang côtier à la mer; embouchure d'un fleuve côtier. De place en place un flamant rose mouchetait de sa petite flamme l'eau terne et mate d'un grau (Arnoux, Abisag,1919, p. 73).Prononc. et Orth. : [gʀo]. Homon. gros. Étymol. et Hist. 1704 (Trév. : grau. Nom qu'on donne à l'embouchure d'une rivière sur la côte du Languedoc); 1769-71 « chenal faisant communiquer les étangs avec la mer » (Duhamel du Monceau, Traité général des pêches maritimes, des rivières et des étangs, t. 1, b, 60 d'apr. FEW t. 4, p. 208, note 8). Empr. à l'occ.grau « id. » attesté dep. l'a. prov., d'Aigues-Mortes à la Catalogne (cf. Ronjat t. 2, § 283 et Du Cange, s.v. gradus 8), qui est soit un empr. au cat., où grau (1310, Doc. sur la lang. catalane ds R. Lang. rom., 2esérie, t. 3, 1877, p. 173) est la forme rég. issue du lat. gradus (degré*), soit une altération de la forme prov. correspondante gra(s) (1remoitié xives., Archives de Montpellier, Inventaire, caysa de B, 19, ibid., t. 3, 1872, p. 18) sous l'infl. d'une forme masc. grau de *grava, grève1* (FEW t. 4, p. 208, note 8); le lat. gradus était employé dès l'époque imp. (Sénèque, Herc. O. 589 ds TLL s.v., 2145, 52) pour désigner le mouvement des fleuves. |