| GRATTEUR, -EUSE, subst. A. − Personne qui gratte : Eh bien! Cette preuve qu'on n'avait pas au procès Zola, on l'a obtenue depuis : c'est le grattage. Seulement les gratteurs [it. ds le texte], idiots, n'ont pas réfléchi que, si Picquart avait fabriqué le petit bleu, il n'aurait pas eu besoin de le gratter, et que le seul fait qu'il y a grattage montre que le document n'a pas été fabriqué par Picquart.
Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 485. − En partic. ♦ Au fig., péj., vieilli. Gratteur de papier(s). Mauvais écrivain. Synon. gratte-papier.Un philosophe, un gratteur de papiers, un méchant poète, qui ne sait seulement pas faire un sonnet (Musset, Lorenzaccio,1834, I, 4, p. 105).Parmi les gratteurs de papier qui n'ont liberté que d'écrire, il se donne le luxe de lire, de dessiner des meubles et même de nous juger (Colette, Naiss. jour.,1928, p. 22). ♦ TECHNOL. Ouvrier qui peigne les toiles de coton. Peigneur ou gratteur de toiles de coton (Tarif des patentes, 1858, ds Littré). ♦ Fam. Celui qui gratte d'un instrument à cordes. Assurément, s'est écrié le gratteur de lyre, nous ne pourrions pas vous loger (Bloy, Journal,1901p. 51).En appos. avec valeur adj. Doigts pinceurs de luths ou gratteurs de violes (Rollinat, Névroses,1883, p. 35). B. − Subst. fém., INDUSTR. ,,Machine utilisée pour obtenir un « lainage » ou grattage d'une face d'un tissu afin de lui communiquer un toucher plus velouté`` (Delorme 1962). Prononc. : [gʀatœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Étymol. et Hist. 1. Subst. masc. début xives. [ms.] grateor « celui qui gratte » (Du Vilain Mire ds Fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t. 3, p. 375, var. du vers 259); 2. subst. fém. 1829 industr. (Descript. des brevets, 1resérie, t. XXVIII, p. 104 ds Darm., p. 49). Dér. de gratter*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 15. |