| GRADE, subst. masc. A. − Chacun des degrés, des échelons dans une hiérarchie, souvent symbolisés par des marques extérieures (insignes, robes, etc.). 1. [Dans la hiérarchie milit.] Degré de commandement. Grade de capitaine, de général; grade élevé, inférieur, modeste, supérieur, suprême; avancer, monter, s'élever en grade; être cassé de son grade. Des soldats de toute arme et de tous grades envahissaient la guinguette (Zola, Débâcle,1892, p. 71).Je n'entends non plus rien aux grades et n'ai jamais su compter les galons (Gide, Si le grain,1924, p. 557) : 1. Wallstein (...) obtint successivement le grade de Colonel, celui de Général, le titre de Duc de Friedland, de Prince d'Empire, et enfin, malgré les réclamations de l'Allemagne entière, la souveraineté du Mecklenbourg.
Constant, Wallstein,1809, p. 180. − Loc. fig., fam. En prendre, en avoir pour son grade. Subir une violente réprimande. Je crois qu'elle en a pris pour son grade, hein? (Bourdet, Sexe faible,1931, II, p. 351). 2. P. anal. a) Degré de dignité, d'honneur. Il fit valoir son grade de représentant du roi (Baudry des Loz., Voy. Louisiane,1802, p. 134).H. Vernet et Dupaty sont promus au grade d'officiers de la Légion d'honneur (Delécluze, Journal,1825, p. 110). b) [Dans la hiérarchie universitaire] Degré universitaire correspondant à un niveau de connaissances. Collation des grades. Le grade soit de docteur, soit de licencié, soit de bachelier en théologie (Lamennais dsL'Avenir,1831, p. 231). − Vieilli. Prendre ses grades. Obtenir ses diplômes. Un jeune prêtre suisse (...) qui est venu prendre ses grades à Paris (Martin du G., J. Barois,1913, p. 228). c) [Dans la hiérarchie de la fonction publ.] Degré d'avancement d'un fonctionnaire lui permettant d'occuper un emploi déterminé. Le plus ancien dans le grade le plus élevé. Les fonctionnaires de tout ordre et de tout grade (Sorel, Réflex. violence,1908, p. 294). d) [Dans d'autres hiérarchies officielles] Des ministres du culte de tout grade (Volney, Ruines,1791, p. 119).La couleur de la ceinture annonçant, comme chacun sait, le grade obtenu par le judoka (Comment parlent les sportifsds Vie Lang.,1954, p. 372) : 2. Cette milice cléricale était rangée par ordre de grade, les files commençant par des séminaristes, des prêtres, des vicaires, des curés, des chanoines, des évêques, archevêques et quelques cardinaux.
Delécluze, Journal,1826, p. 346. 3. P. ext. et souvent p. plaisant. Degré atteint dans différents domaines. Débattre enfantinement les grades d'une hiérarchie de l'adultère (Colette, Seconde,1929, p. 163).Pour qu'il postulât au grade de père de famille (Queffélec, Recteur,1944, p. 84). ♦ De tous grades. De toutes sortes, de tout acabit. Chevaux de tous grades, depuis le vieux canard fourbu jusqu'au prestigieux étalon andalou (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 22). B. − Domaines techniques. (cf. aussi -grade). 1. MÉTROL. [Dans le système centésimal] Unité décimale d'angle équivalant à la centième partie d'un angle droit ou à la quatre centième partie d'une circonférence (abrév. gr.). Cf. Roux, Miellou, Géom., 1946, p. 13. 2. INDUSTR. PÉTROLIÈRE. [Dans le système de classification S.A.E. (Society of Automotive Engineers)] Qualité d'une huile de graissage. Dans chacune d'elles [les huiles de base] existe un certain nombre de grades ayant chacun une viscosité définie et généralement standard (Encyclop. Sc. Techn.,t. 7, 1972, p. 387). Prononc. et Orth. : [gʀad]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. I. 1. 1578 « degré de dignité, d'honneur » (H. Estienne, Dial. du lang. franç. ital., I, 131 ds Hug.); 2. spéc. 1718 « dignité, titre universitaire » (Ac.); 1798 « degré de la hiérarchie militaire » (Ac.); 3. 1908 loc. fam. en prendre pour son grade (G. Esnault, 1950 : Noté en décembre 1908, avec impression de déjà connu); 1913 (Proust, Swann, p. 252). II. 1803 « centième partie du quart du méridien » (Boiste). Empr. au lat.gradus « pas », utilisé dès l'orig. dans de nombreux sens anal. (TLL s.v., 2152, 58 « échelon, rang, dans la hiérarchie »). Fréq. abs. littér. : 632. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 076, b) 841; xxes. : a) 1 081, b) 667. Bbg. Wind 1928, p. 86, 118. |