| GOUTTEUX, -EUSE, adj. [Correspond à goutte2] A. − [En parlant d'une pers., de ses membres] Qui est atteint de la goutte. Vieillard goutteux. Un long grisonnant, l'air doux et grand'papa − le bon père Sallé, tordu et goutteux, avec ses mains comme des sarments (Colette, Cl. école,1900, p. 192).Luc s'approcha, en traînant ses gros pieds goutteux (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 21) : M. de Barbançon (...), alors très vieux et très goutteux, lui dit qu'il avait été amoureux d'elle à la folie. Madame de La Vallière lui répondit : « Hélas! Mon Dieu, que ne parliez-vous? Vous m'auriez eue comme les autres ».
Chamfort, Caract. et anecd.,1794, p. 105. − Emploi subst. En général, la goutte régulière n'est pas mortelle; on voit des goutteux vivre avec la goutte vingt et trente ans (Geoffroy, Méd. prat.,1800, p. 422). B. − [En parlant d'un inanimé] Qui est de la nature de la goutte. Affection, humeur goutteuse; rhumatisme goutteux. Le saturnisme est souvent la cause de manifestations goutteuses (Macaigne, Précis hyg.,1911, p. 315).Tophi goutteux, qui sont des dépôts d'acide urique dans le derme (Quillet Méd.1965, p. 311). REM. Goutteusement, adv.,rare. À la manière d'une personne atteinte de la goutte. Lourde vieille dame, tout empêtrée dans son manteau rose, et qui monte goutteusement le raide escalier (L. Daudet, Salons et journaux,1917, p. 156). Prononc. et Orth. : [gutø], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1174-76 gutus (G. de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 5888). Dér. de goutte2*; suff. -eux*. Fréq. abs. littér. : 66. |