| GOUSSE, subst. fém. A. − Enveloppe contenant les semences d'une plante légumineuse. Synon. cosse.Gousse de fève, de pois. Tous les fruits des haies étaient morts, et ceux des vergers. Et les graines avaient quitté les gousses pour entrer dans le sein de la terre (Jammes, Rom. du lièvre,1903, p. 26) : 1. Que m'importe le monde entier, le monde qui ne se composoit pour moi que d'une chaumière et d'un champ de fèves que vous ne me rendrez jamais, petit pois vert, ajouta-t-il en le détachant de sa gousse, car les jours si doux de l'enfance ne se renouvellent plus.
Nodier, Trésor Fèves,1833, p. 56. − BOT. Fruit sec, déhiscent, des plantes légumineuses s'ouvrant par deux valves auxquelles les graines sont attachées. Il y a chez moi une petite maison en bois, le jardin est planté d'acacias jaunes (...). À l'automne, la terre est toute couverte de gousses, qui crépitent quand on marche dessus (Goncourt, Journal,1876, p. 1133).V. aussi châtaigne ex. 1 : 2. Si l'on a le bonheur de rencontrer des semences parfaitement mûres, la manière de les récolter n'est point indifférente pour leur conservation (...). Celles qui viennent dans des gousses, siliques et capsules, resteront dans leurs fruits, qu'il sera même nécessaire de lier, pour qu'ils ne s'ouvrent point pendant la traversée...
Voy. La Pérouse,t. 1, 1797, p. 217. − Gousse d'ail, d'échalote. Partie du bulbe de l'ail, de l'échalote. Ce qu'on appelle eau bouillie, à Tarascon, c'est quelques tranches de pain noyées dans de l'eau chaude, avec une gousse d'ail, un peu de thym, un brin de laurier (A. Daudet, Tartarin de T.,1872, p. 35). B. − [P. anal. de disposition ou de forme] 1. PÊCHE. ,,Petite masse de plomb qui sert à fixer les filets de pêche`` (Ac. 1932). 2. SCULPT. ,,Ornement architectural qui a la forme d'une gousse végétale et que l'on trouve surtout, accompagnant les volutes, dans le chapiteau ionique`` (Chabat 1881). C. − Arg. Lesbienne. Ces deux grandes dames (un ménage de gousses) avaient été recueillir des fonds pour la Croix-Rouge Française (Cendrars, Main coupée,1946, p. 305).Cf. gouine B. Prononc. et Orth. : [gus]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) [Ca 1200 bot. gos[s]e « enveloppe des graines des légumineuses » (Simson de Sens, Commentaire sur la Mishna, Uqçim I, 5 cité par H. Gross ds R. des ét. juives, t. 7 [1883], p. 68; cf. t. 101 [1937], p. 105)]; ca 1225 gosse (Pean Gatineau, St Martin, éd. W. Söderhjelm, 9197 : Com feve goesche en sa gosse); b) 1701 « fruit des légumineuses » (Fur., s.v. silique); 2. xiiies. gousse d'ail (Platearius, Livre des simples médecines, p. 7, § 38); 3. 1676 archit. « ornement du chapiteau ionique » (Félibien, p. 609); 4. 1783 pêche « masse de plomb lestant un filet » (Encyclop. méthod. Mécan. t. 2, p. 818). Orig. inc. (FEW t. 21, pp. 130 et 132-137). Sain. Sources t. 1, pp. 139-140 y voit un emploi métaph. de l'a. fr. gousse « petite chienne » (non attesté mais cf. l'a. prov. gossa « chienne », mil. xiies., Bernart Marti, Poésies, éd. E. Hoepffner, II, 27), v. FEW t. 2, pp. 1591-1592, s.v. kuš; hyp. corroborée par les créations métaph. analogues caïeu* et roum. cât????el de usturoiu « gousse d'ail » (cât????el « petit chien »). Contre l'hyp. de Sainéan, v. Gamillscheg ds Z. fr. Spr. Lit. t. 54, pp. 207-210. Fréq. abs. littér. : 58. DÉR. Goussette, subst. fém.a) Petite gousse. Les genêts étaient défleuris, couverts de goussettes noires (Genevoix, Dern. harde,1938, p. 49).b) Bot. ,,Petite gousse monosperme, comme celle du trèfle`` (Quillet 1965). − [gusεt]. − 1reattest. 1548 gooucete (E. Fayard, Galen sur la faculté dez simples medicamans, Limoges, VI, 3 cité par Arveiller ds R. Ling. rom. t. 40, p. 459); de gousse, suff. -ette*. |