| GOUAPEUR, -EUSE, subst. masc. et adj. I. − Subst. masc., arg. ou pop., vieilli. Aventurier qui vagabonde, vit d'expédients et passe son temps à s'amuser grossièrement : 1. La paie de grande quinzaine emplissait le trottoir d'une bousculade de gouapeurs tirant une bordée. Ça sentait dans l'air la noce, une sacrée noce, mais gentille encore, un commencement d'allumage, rien de plus.
Zola, Assommoir,1877, p. 769. II. − Adj., pop. Arrogant, railleur; qui dénote de la morgue et de l'effronterie. Tout en mettant le ton qui convient à la lecture d'un ordre du jour du bataillon, elle s'efforçait de prendre un accent faubourien et une mine gouapeuse (Aymé, Confort,1949, p. 180) : 2. ... voici qu'une autre voix, venue des lignes allemandes, clame vers nous, gouapeuse et rauque : « Tu te dégonfles, hé Siméon! » David, d'indignation devient écarlate (...). « Je voudrais (...) nous dit-il. Qui est-ce qui connaît une injure boche, une belle injure en vrai boche... »
Genevoix, Boue,1921, p. 117. REM. Gouaparde, adj. fém.,hapax. Une voix gouaparde de Parisien criait de nos rangs : − Ce qu'il y a des gars de Montmartre? Bonjour à ceux de Barbès (Dorgelès, Croix bois,1919, p. 173). Prononc. : [gwapœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Étymol. et Hist. 1827 gouapeur « homme sans asile » (Demoraine d'apr. G. Esnault ds Fr. mod. t. 16, p. 298); 1834 goipeur « noceur tapageur » (Festeau ds La Goguette, p. 324, ibid.); 1847 adj. gouapeur « filou » (Balzac, Cous. Bette, p. 387). Prob. dér. de gouaper* bien que celui-ci soit attesté plus tard; suff. -eur2*. |