| GODRON, subst. masc. A. − HABILL. Pli rond et empesé qu'on faisait aux fraises, jabots, manchettes de chemises, et à certaines coiffures de femme. Un gros homme, vêtu de noir, avec sa fraise à plusieurs godrons (Toulet, Mar. Don Quichotte,1902, p. 64).Une vieille au profil maigre et noble, vêtue de noir, coiffée d'un bonnet empesé à godrons (Arnoux, Rhône,1944, p. 234). B. − Moulure ornementale, de forme ovoïde, renflée ou creuse, disposée de manière symétrique (notamment sur des pièces de vaisselle). Le Musée céramique de Sèvres possède (...) un pot à l'eau à godrons torses (Al. Brongniart, Arts céram., t. 1, 1844, p. 150).La ceinture [de la table] est fréquemment ornée de godrons et le plateau entouré d'une moulure en quart de rond (Viaux, Meuble Fr.,1962, p. 66). − P. méton. Pièce d'orfèvrerie comportant cette ornementation. La boutique était égayée par des menus objets de curiosité, poignards, buires, (...) gaudrons de cuivre et plats hispano-arabes (A. France, Bonnard,1881, p. 326). Prononc. et Orth. : [gɔdʀ
ɔ
̃]. Ds Ac. dep. 1694. Graphie gaudron ds France (supra), inusitée au xxesiècle. Étymol. et Hist. 1. a) 1369 goderon « ornement renflé au bord d'une vaisselle d'argent » (Inventaires Mobiliers des ducs de Bourgogne, éd. B. Prost, I, 179); b) 1676 godron technol. (Félibien, 607); 2. p. anal. de forme a) 1577 godron « renflement de broderie » (Marguerite de Valois, Mémoires, 104 ds Havard); b) 1581 goderon cost. (Le cabinet du roy de Fr., 371 ds Gdf. Compl.). Dér. de godet* (sens 1), sans doute parce que ce type de vases présentaient au xives. des bords gironnés (v. Gay); suff. dimin. -(e)ron*. |