| GODIVEAU, subst. masc. A. − Hachis composé de viande, de graisse de rognons de bœuf et d'œufs, ou de poisson, et utilisé comme farce pour des quenelles ou pour la garniture d'un pâté chaud. Pâté, tourte de godiveau, aux godiveaux. Pour le godiveau de poisson, on emploie la chair de la carpe, du turbot ou du brochet (Lar. 19e). Farce de godiveau à quenelles ou Boulettes de pâtissier. Hachez fin un quart de chair très tendre de veau, volaille ou gibier (Audot, Cuisin. campagne et ville,1896, p. 180). ♦ P. méton. Les boulettes elles-mêmes cuites dans de l'eau bouillante. Synon. quenelles. − P. métaph. Et mes souvenirs faisandés en godiveaux (Apoll., Alcools,1913, p. 62). B. − P. méton. et p. ext. Pâté chaud, vol-au-vent dans lequel entrent diverses garnitures : Une autre boutique (...) lui donnait des curiosités gourmandes (...). C'était une spécialité de godiveaux. Elle s'arrêtait dans la contemplation des godiveaux ordinaires, des godiveaux de brochet, des godiveaux de foies gras truffés; et elle restait là, rêvant, se disant qu'il faudrait bien qu'elle finît par en manger un jour.
Zola, Ventre Paris,1873, p. 779. Prononc. et Orth. : [gɔdivo]. Ds Ac. dep. 1694. Forme godivau (cf. Soulié, Mém. diable, t. 2, 1837, p. 126). Étymol. et Hist. 1546 « sorte d'andouillette » (Rabelais, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, chap. 18 : un boisseau de guodiveaulx); 1746 pâté de gaudiveau (Nouveau cuisinier français, p. 207). Altération sous l'infl. de veau* de gaudebillaux, 1534 (Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder, chap. 4 : gaudebillaux sont grasses tripes de coiraux) encore attesté dans le poit. godebeilla « gras-double » (Lalanne), composé du rad. god- (v. godelureau) et de beille, forme poit. de l'a. fr. buille « boyaux » (< lat. botulus « tuyau, boudin »), v. aussi boyau. Fréq. abs. littér. : 13. |