| GODELUREAU, subst. masc. Fam. Jeune homme aux manières affectées et qui se plaît à courtiser les femmes. Synon. galantin (vieilli).Le godelureau trouva digne d'intérêt cette belle jeune femme savante qui lui donnait la réplique (La Varende, Caval. seul,1956, p. 20) :La chambrière écorche un peu le français, vous bigle ferme, et a l'air de vous dire : « J'ai vu d'autres godelureaux que vous dans les armées de Napoléon! »
Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 293. Prononc. et Orth. : [gɔdlyʀo]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) Av. 1545 gaudelureau « jeune galantin » (Farce des deux hommes et des deux femmes, dont l'une a malle teste... ds Anc. Th. fr., éd. Viollet Le Duc, t. 1, p. 165); b) 1552 guodelureau « id. » (Rabelais, Quart Livre, éd. R. Marichal, chap. 65, 5); c) 1611 goguelureau « id. » (Cotgr.); d) 1668 godelureau (Molière, L'Avare, II, 5). Mot composé de l'onomat. god-, cri d'appel à l'adresse des animaux domestiques, employé également pour désigner ces animaux (1478-80, gode « vieille brebis » chez G. Coquillart, L'Enqueste ds
Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 97, 104; cf. aussi FEW t. 4, p. 185a) et désignant péjorativement des pers. depuis le xiies. (ca 1160, godel « mignon, giton », Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 8585; xives. godon, surnom donné aux Anglais ds Gdf.). Par étymol. pop. le mot a tantôt été rattaché à gauder/gaudir « se réjouir » (xiiie-xvies. ds FEW t. 4, p. 78a) du lat. gaudere « id. » (d'où les graphies gaudelureau, guodelureau), tantôt à goguer « plaisanter » (xves. ds T.-L.), v. goguenard (d'où la graphie goguelureau). La seconde partie de godelureau provient de galureau (1530 ds Gdf.), composé de galer (v. galant) et de lureau, v. luron, cf. FEW t. 4, p. 184. Fréq. abs. littér. : 27. Bbg. Lewicka (H.). Dat. de mots Kwart. neofilol. 1954, t. 1, p. 76. |