| GOBICHONNER, verbe Pop., vieilli A. − Emploi trans. Savourer, déguster. Des gens heureux comme s'ils allaient tous dîner chez leurs filles, y gobichonner un bon petit dîner (Balzac, Goriot,1835, p. 233) : ... il se sentit capable des plus grandes lâchetés pour continuer à vivre bien, à savourer toutes les primeurs à leur date, enfin à gobichonner [it. ds le texte] (mot populaire, mais expressif) de bons petits plats soignés.
Balzac, Cous. Pons,1847, p. 12. B. − Emploi intrans. Faire bombance, faire un ou des bons repas. Synon. festoyer, faire la noce.On bâfrait, on gobichonnait de grand appétit (Arnoux, Roi,1956, p. 131). REM. Gobichonnage, subst. masc.Un gobichonnage majeur. Une ripaille de premier ordre (M. Fournier, Canotiers, in P. de Kock, La Grande ville, 1844, II, 230 ds Fr. mod. t. 16 1948, p. 296).Au fig. Gobichonnage intellectuel (Goncourt, Journal, 1888, p. 745). Prononc. : [gɔbiʃ
ɔne]. Étymol. et Hist. 1835 (Balzac, op. cit.). Composé de gober* et de bichonner*. DÉR. 1. Gobichonnade, subst. fém.Repas copieux, ripaille; amusement, partie de plaisir. Tourterot. − Avant tout, nous casserons bien une petite croûte. (...) Médard, en avant la gobichonnade! (Labiche, Deux papas,1846, 4, p. 391).− [gɔbiʃ
ɔnad]. Aucune transcr. ds les dict. − 1reattest. 1846, id.; de gobichonner, suff. -ade*. 2. Gobichonneur, euse, subst.Personne gourmande, qui aime festoyer; personne qui mène joyeuse vie. Synon. bambocheur.On ne l'employait qu'aux gros ouvrages. Et cependant il n'avait l'air ni d'un gobichonneur ni d'un imbécile (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 69).Elle [la patronne] enverra quelqu'un l'appeler. Ça l'embêtera toujours un peu, le gobichonneur au pâté (Bourget, Némésis,1918, p. 245).− [gɔbiʃ
ɔnœ:ʀ] fém. [-ø:z]. − 1reattest. 1839 (Gautier, Hist. de l'Art dramatique en France depuis vingt-cinq ans ds Matoré, p. 92); de gobichonner, suff. -eur2*. BBG. − Quem. DDL t. 2 (s.v. gobichonneur), 3 (s.v. gobichonnage), 5 (s.v. gobichonnade). |