| GOB(B)E,(GOBE, GOBBE) subst. fém. A. − Rare ou région. Verre, gorgée de vin, d'alcool : Le Survenant tira (...) un flacon de gin et demanda à Didace : − Vous prendriez ben une gobe de fort pour vous regaillardir?
Guèvremont, Survenant,1945, p. 173. B. − ÉLEVAGE 1. Boulette de farine utilisée pour engraisser la volaille. La fermière, sur un escabeau, serrait entre ses jambes une dinde qu'elle empâtait avec des gobes de farine (Flaub., Bouvard, t. 1, 1880, p. 22). 2. Boulette de viande empoisonnée destinée à détruire les animaux nuisibles. Toulouse ramassa les gobes, les fit analyser : elles étaient bourrées de noix vomique qui est strychnine (La Varende, Gentilsh.,1948, p. 54). REM. 1. Gob(b)ette,(Gobette, Gobbette) subst. fém.[Ds le vocab. arg. correspond à A] Mesure de vin délivrée par la cantine de la prison. Les prisonniers, qui possédaient quelque argent pouvaient acheter du vin à la cantine et y aller boire, en termes de prison, la gobbette (Sue, Fleur de Marie,1857, p. 153). 2. Gobe-mouton, subst. masc.[Correspond à B] Plante, pilule empoisonnée destinée à faire mourir les bestiaux (d'apr. Guiraud Étymol. 1967). Prononc. et Orth. : [gɔb]. Ds Ac. dep. 1718. Ac. choisit la graph. avec 2 b. Littré suit Ac. tout en soulignant ,,on ne voit pas pourquoi l'Académie écrivant par un seul b, gober, gobet en met deux à gobbe``. (La même rem. se rencontre antérieurement ds Besch. 1845). Le reste des dict. gén. admettent 1 ou 2 b : cf. DG, Guérin 1892 (qui écrit la var. avec 1 b, gôbe), Rob., Lar. Lang. fr. Noter que DG, puis plus tard Lar. Lang. fr. font suivre la var. avec 2 b de la mention ,,selon Acad.``. Étymol. et Hist. 1. 1625-51 norm. gobbe « morceau » (David Ferrand, Muse normande, II, 296, 2 ds Héron); 2. a) 1690 « morceau empoisonné » (Fur.); b) 1867 « bol pour engraisser la volaille » (Littré); 3. 1835 arg. « verre à boire » (Le Réformateur d'apr. Esn.). Déverbal de gober*. Bbg. Sain. Sources t. 1 1972 [1925], pp. 150-151; p. 186; t. 2 1972 [1925], p. 102. |