| * Dans l'article "GLOUGLOUTER,, verbe intrans." GLOUGLOUTER, verbe intrans. A. − [Le suj. désigne un liquide, p. méton. d'un conduit, d'un contenant, etc.] Faire le bruit « glouglou ». La source glougloute. Ô Fontaine de Caraouet, Est-ce que toujours tu glougloutes? (Rostand, Musardises,1890, p. 213).Ces voix aigres qui me font l'effet d'eaux de vaisselle, glougloutant et s'égouttant par les éviers et par les plombs (Mirbeau, Journal femme,1900, p. 67).Le pot-au-feu glougloute, soulève son couvercle (H. Bazin, Lève-toi,1952, p. 105) : Des Cigales étendu tout de son long respire à peu près correctement, les poumons sifflent et glougloutent pleins d'un mucus en ébullition.
Queneau, Loin Rueil,1944, p. 25. B. − [Le suj. désigne la dinde, le dindon] Pousser le cri « glouglou ». La poule glousse, le dindon glougloute (Ac.). Les coqs, les poules, les dindons, les canards, les oies, les jeunes poulets, traqués, harcelés, pourchassés, criaient, glougloutaient, piaulaient, glapissaient, se débattaient (Fabre, Courbezon,1862, p. 137).Elle [la dinde] ne doute de personne, et, dès que je m'approche, elle s'imagine que je veux lui rendre mes hommages. Déjà elle glougloute d'orgueil (Renard, Hist. nat.,1896, p. 37). REM. 1. Glougloutant, -ante, adj.Qui glougloute. Fontaine glougloutante. [Le nourrisson était gros buveur :] de glougloutantes goulées, parfois, lui laictaient le larynx (D'Esparbès, Roi,1901, p. 24).De l'eau dégoulinait, gazouillante, glougloutante, selon les endroits, dans une rigole pavée qui bordait le chemin (Romains, Hommes bonne vol.,1939, p. 122). 2. Glougloutement, subst. masc.Bruit de ce qui glougloute. Synon. glouglou.Le glougloutement d'une fontaine. Je dors. Je veille. Je me reprends. Je me perds (...) Un grand glougloutement d'eau courante. Je me reperds (Cendrars, Moravagine,1926, p. 293). 3. Glouglouteur, subst. masc.Bruiteur qui fait des glouglous. Il y eut aussi un concert mémorable qui réunit à Milan, autour de Russolo, un orchestre de bruiteurs ainsi constitué : 3 bourdonneurs, 2 éclateurs, 1 tonneur, 3 siffleurs, 2 bruisseurs, 2 glouglouteurs, 1 fracasseur, 1 stridenteur et 1 renâcleur (Samuel, Art mus. contemp.,1962, p. 608). 4. Glouter, verbe intrans.Faire le bruit « glou ». L'eau toucha ses épaules. Il l'écartait de ses bras. Elle ne bougeait pas. Elle sentait la boue et la truite. Il entendait glouter des bulles d'air partout autour (Giono, Batailles ds mont.,1937, p. 65). Prononc. et Orth. : [gluglute], (il) glougloute [gluglut]. Ds Ac. 1798-1932. Ds Ac. 1798-1878 avec la var. glougloter admise également ds Land. 1834, Gattel 1841, Nod. 1844, Besch. 1845, Littré et DG. Noter que Land. 1834, Gattel 1841 et Besch. 1845 écrivent 2 t pour les 2 formes. Étymol. et Hist. A. 1569 « faire un bruit de glouglou » (Ronsard, Odelette, 6, éd. P. Laumonier, t. 15, p. 232 : Et la bouteille Glougloute aupres de moy). B. 1721 glouglotter « crier en parlant du dindon » (Trév.); 1752 glougloutter (ibid.). A dér. de glouglou* étymol. A; dés. -er avec consonne d'appui t. B altération sous l'infl. de A des plus anc. clocloquant « gloussant » (1559, O. de Magny, Odes, I, 59 ds Hug.), clouclouquer « glousser » (1611, Cotgr.); cloclotant (1613, Les Fanfares des Roule-Bontemps, p. 84 ds Hug.), v. FEW t. 4, p. 160b, eux-mêmes dér. avec réduplication de la syllabe initiale (puis substitution du suff. -oter* à -o(u)quer) de cloquer « glousser » forme à valeur onomatopéique rétablie de cloucier, v. glousser. Fréq. abs. littér. : 12. |