| GLORIOLE, subst. fém. [Suivi éventuellement d'un inf. introduit par la prép. de, précisant le motif de la gloriole] Vanité dérisoire. [La dette de Louis XIV] triste résultat de la gloriole militaire du prince et des nombreux abus de sa cour (Say, Écon. pol.,1832, p. 291).Dans ses calculs entra sûrement la gloriole de faire d'un château sa demeurance (Pourrat, Gaspard,1922, p. 118) :Un orgueil lui était venu, une admiration de soi-même, du personnage qu'il jouait et que les autres admiraient. Mais il ne s'apercevait pas qu'il en était déjà le prisonnier, qu'il se guindait un peu plus chaque jour à la semblance de ce héros factice, et qu'il ne pouvait plus maintenant fléchir, ainsi gâté de gloriole enfantine.
Genevoix, Raboliot,1925, p. 160. − Locutions ♦ Loc. adv. Par gloriole. Par vantardise, avec ostentation. Je croyais que MmeVerdurin avait purement et simplement inventé par gloriole la venue de MlleVinteuil et de son amie (Proust, Prisonn.,1922, p. 333).M. Élie n'avait pu se retenir, par gloriole, de dire qu'il y avait une femme dans sa vie (Montherl., Célibataires,1934, p. 857). ♦ Loc. verb. Se faire, tirer gloriole de (suivi d'un subst. ou d'un inf.). Se faire, tirer une vaine gloire de (quelque chose, quelqu'un). Je me faisais une gloriole de ce silence gardé, je le trouvais beau, héroïque (Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1140). Prononc. et Orth. : [glɔ
ʀjɔl]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1735 (Castel, Ch. I, abbé de Saint-Pierre, Annales politiques, Discours préliminaire, Londres, 1757, t. 1, p. 40 : Nous avons besoins de citoyens [...] qui méprisent les distinctions de vanité ou les glorioles). Empr. au lat.gloriola (dimin. de gloria) « petite gloire ». Fréq. abs. littér. : 79. Bbg. Gohin 1903, p. 260. - Hasselrot 20es. 1972, p. 41, 84. |