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GLORIFICATION, subst. fém.
A. − Usuel. Action de glorifier (quelqu'un, quelque chose); résultat de cette action. Synon. apologie, célébration, exaltation.Le christianisme avait peut-être poussé jusqu'à l'excès la glorification de l'esprit (Tocqueville, Corresp. [avec Gobineau], 1843, p. 59).Je me repose à l'aide de trois courts poèmes, mais qui seront inouïs, tous trois à la glorification de la beauté (Mallarmé, Corresp.,1866, p. 216).Je trouve dans une revue qui est une sorte d'organe patenté de la littérature moderne la glorification d'un jeune écrivain (Joë Bousquet) (Benda, Fr. byz.,1945, p. 111).
B. − RELIG. Élévation à la gloire éternelle. La glorification des élus (Ac.) :
L'Être a tout créé, et il a tout créé pour sa gloire, en ce sens qu'il a créé tous les êtres pour leur glorification. Or, dans cet état de glorification, les créatures se réjouiront plus de l'honneur et de la gloire de Dieu que de leur glorification même. Gilson, Espr. philos. médiév.,1931, p. 151.
REM.
Glorificateur, -trice, adj. et subst.a) Adj. α) Qui glorifie. Le chef éclatant, le déjà glorieux porte-drapeau des nouvelles doctrines avait parlé (...) du « divin » Racine, à une époque où le mot « divin », énervé, galvaudé, devenu banal de nos jours, avait toute sa force glorificatrice (Verlaine, Œuvres posth., t. 2, Crit. et conf., 1896, p. 372). β) Qui appelle à la gloire éternelle. Deux espèces de pilastres au sommet desquels un ange glorificateur embouche la trompette (Hugo, Rhin,1842, p. 374).b) Subst. Celui, celle qui glorifie. Agréez, madame, l'assurance des sentiments d'un ancien ami (...) qui est resté, fidèlement et pieusement, le glorificateur du talent de votre mari (Goncourt, Journal,1891, p. 67).
Prononc. et Orth. : [glɔ ʀifikasjɔ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Fin xiiie-début xives. glorificassion « action de glorifier » (Légende des saints, ms. Bibl. Tours 1008, fo142 ds Bulletin de la SATF, 1897, p. 60); 2. 1690 (Fur. : Glorification, qui ne se dit que de l'élévation à la gloire éternelle que Dieu accorde à ses esleus après leur mort). Empr. au lat. chrét.glorificatio « exaltation, glorification ». Fréq. abs. littér. : 98.