| GLISSADE, subst. fém. Action de glisser; résultat de cette action. Il fit une glissade et tomba (Ac.). Les flaques d'eau, d'huiles ou d'autres liquides provoquent des glissades et des chutes : les recouvrir de sciure de bois, de sable ou de cendres (Brunerie, Industr. alim.,1949, p. 235).♦ Au fig., vieilli. [Le plus souvent en parlant d'une femme] Écart de conduite, faute. Dans la crainte que son tempérament ne l'entraînât à quelque glissade, le conseiller avait ordonné que « mademoiselle » ne sortît jamais sans sa mère (Bruant1901, p. 220). − En partic. Action de se lancer sur une surface lisse, notamment sur la glace, en se tenant en équilibre; résultat de cette action. Pardi! est-ce que ça peut rester en place! Il sera allé faire des glissades sur le boulevard, avec des vauriens de son âge (Kock, Compagn. Truffe,1861, p. 177).Elle s'élança vers Bernard d'une longue glissade joyeuse (Gyp, Pas jalouse,1893, p. 145).Attristée, je m'en vais à petits pas − pour résister à une envie de glissades sur le parquet poli (Colette, Cl. ménage,1902, p. 118). ♦ P. méton. Synon. de glissoire (Dict. xixeet xxes.). − Spécialement ♦ CHORÉGR. ,,Mouvement exécuté au ras du sol qui facilite l'enchaînement des différents pas`` (Giteau 1970). La glissade se fait en avant, en arrière ou de côté (Meunier, Danse class.,1931, p. 200). ♦ AVIAT. [En parlant d'un avion à hélices] Mouvement, obtenu par la conjugaison des commandes, qui permet, en descendant sur l'aile, de raccourcir la trajectoire : Magnin proteste frénétiquement des moustaches, dans le fracas du moteur et la lumière blanche : le phare suivra le piqué de l'avion. Il montre, de la main aussi, la glissade sur l'aile, suivie d'un virage.
Malraux, Espoir,1937, p. 664. Prononc. et Orth. : [glisad]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1553 « action de glisser; mouvement que l'on fait en glissant » (Ronsard, Les Isles fortunées, 29 ds
Œuvres complètes, éd. P. Laumonier, t. 5, p. 177); en partic. 1690 sur la glace (Fur.); 2. 1725 chorégr. (J.-Ph. Rameau, Le Maître à danser, p. 137); 3. 1829 « surface unie où l'on s'amuse à glisser » (Boiste). Dér. de glisser*; suff. -ade*. Fréq. abs. littér. : 57. Bbg. Quem. DDL t. 2, 16. |