| GIRL, subst. fém. Jeune danseuse (à l'origine, anglaise ou américaine) se produisant en groupe dans les spectacles de music-hall, les revues, les opérettes. Les longues jambes des girls. Une douzaine de girls de peau foncée et d'allure belle vinrent inscrire dans le cercle de la piste le dodécagone de leurs fesses musclées (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 194) :Elle crie (...) mais elle crie comme les autres mécaniquement, parce qu'une troupe de girls, qui changent quatre fois de costume entre neuf heures et minuit, ne peut pas monter ni descendre les escaliers, sans jeter des glapissements de Peaux-Rouges et des chants désordonnés.
Colette, Music-hall,1913, p. 67. Rem. Girl figure dans divers composés anglo-saxons a) Comme 1erélém. d'empr. à l'angl.
α) Girl(-)friend « petite amie », fém. corresp. à boy(-)friend (ds Rob. Suppl. 1970). Pol Mac Cartney, le dernier Beatle célibataire, est venu fêter à Paris le 20eanniversaire de son actuelle girl-friend (L'Express, 18 avr. 1968, p. 85, col. 1).
β) Girl(-)scout, fém. corresp. à boy-scout. Avec les vacances de Pâques revient le temps du camping (...). Les garçons portent la culotte courte (...). Les filles sont habillées en marron, à la girl-scout (L'Œuvre, 13 avr. 1941). b) Comme 2eélém. de mots empr. à l'anglo-amér.
α) Call(-)girl « fille vénale dont on demande les services par téléphone » (Colin 1971).
β) Cover(-)girl « jeune femme au physique agréable, qui pose pour les photograhies de magazine, notamment pour la page de couverture » (Davau-Cohen 1972). P. ell., girl. Il détailla les charmes d'une girl en couleurs, assez dévêtue, à la couverture d'une publication frivole (Arnoux, Paris, 1939, p. 152).
γ) Dancing(-)girl « jeune femme payée par un établissement pour distraire les consommateurs et les faire danser ». Il descendit. À l'étage inférieur, celui du dancing, du bar et des billards, une dizaine de personnes attendaient la cabine qui arrivait. Il les y suivit. « La dancing-girl en rouge est épatante! » lui dit en anglais son voisin, Birman ou Siamois un peu saoul (Malraux, Cond. hum., 1933, p. 185). P. ell., girl. Un sous-Broadway, rue populaire, pleine de music-halls vulgaires, de bals où l'on choisit sa partenaire parmi les girls de l'établissement et où l'on paie à la danse (Morand, New-York, 1930, p. 132).
δ) Show(-)girl « danseuse faisant partie d'une revue ». Mais bon nombre de Françaises, fermes comme pommes d'api, pourraient apprendre aux show-girls, longues filles élégantes et lasses, ce que c'est qu'une paire de seins bien accrochés (Colette, Jumelle, 1938, p. 130). Prononc. et Orth. : [gœ
ʀl] ds Pt Rob. et Warn. 1968; [gə
ʀl] ds Lar. Lang. fr. Au plur. des girls [gœ
ʀl]. Les composés du type call-girl qui s'écrivent gén. avec un trait d'union prennent l's au 2eterme : des call-girls. Étymol. et Hist. 1888 « jeune fille (anglaise) » (Bourget, Ét. angl., p. 326); 1913 « danseuse de music-hall » (supra ex.). Empr. à l'angl.girl « fille, jeune fille » employé aussi pour désigner les jeunes femmes, notamment dans le cadre d'activités exercées le plus souvent par des jeunes femmes non mariées. Fréq. abs. littér. : 31. Bbg. Bonn. 1920, p. 65. |