| GIGOLO, subst. masc. A. − Arg., vx. Amant de cœur, compagnon d'une gigolette. Synon. usuel proxénète, souteneur.Si tu veux être ma gigolette, Oui, je serai ton gigolo. (Chanson populaire, 1850) (Larchey, Dict. hist. arg.,1878, p. 192). B. − Fam. [De nos jours] Jeune homme qui est l'amant d'une femme, généralement plus âgée que lui, et qui se fait entretenir par elle. Une belle-mère qui a mal tourné et s'est enfuie avec un gigolo (H. Bataille, Maman Colibri,1904, p. 29).On n'apprend pas le métier de putain à son âge... Elle a plutôt le genre à se payer des gigolos (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 59). C. − P. ext. Jeune homme élégant, à l'allure douteuse, aux moyens d'existence suspects. Dans le bal-musette, il y avait des marlous et des gigolos autour des tables (Dabit, Hôtel,1929, p. 139).Un jeune homme parut (...). On le sentait (...) ferme sous ses dehors de gigolo. Son front était haut sous ses cheveux gominés (...). Pourtant (...) un côté légèrement déhanché, une imperceptible afféterie dans ses gestes, dans ses intonations, lui donnaient un je ne sais quoi de féminin (Vialar, Bête de chasse,1952, p. 53). − En emploi adj. D'une allure, d'une élégance suspecte. Mmede Bricoule aima beaucoup son fils ainsi. Il était à la fois plus enfant et plus homme. Elle lui trouvait l'air gigolo, et ne pouvait pas faire que cela ne l'amusât (Montherl., Lépreuses,1939, p. 391). Prononc. et Orth. : [ʒigɔlo]. Au plur. des gigolos. Étymol. et Hist. 1. 1850 [d'apr. Larch. 1878] « amant de la gigolette » (Chanson populaire ds Larch. 1878, 192); 1864 (Delvau, Les Cythères parisiennes ds Delvau 1867); 2. 1894 « jeune homme élégant dont les manières et les moyens d'existence sont douteux » (Virmaitre, Dict. d'arg. fin-de-s.); 3. 1901 « jeune amant entretenu par une femme plus âgée que lui » (Bruant, p. 393). Prob. dér., à l'aide du suff. arg. -o*, de gigolette*, qui doit être plus anc. si l'on admet l'infl. de l'angl. giglet, giglot. Fréq. abs. littér. : 51. Bbg. Sain. Arg. 1972 [1907], p. 68. |