| GIBELOTTE, subst. fém. Fricassée de lapin au vin blanc ou au vin rouge. Lapin en gibelotte; manger une gibelotte. Le maître d'hôtel crut devoir lui recommander une certaine gibelotte de « lapin du pays », dont il lui dit merveille (Verne, Tour monde,1873, p. 43) :Gomar payait le dîner. Bouillon, bœuf bouilli avec carottes à l'étuvée, langue de bœuf à la vinaigrette, gibelotte de lapin aux pruneaux et aux raisins secs, et jambon avec gâteau. On but beaucoup.
Van der Meersch, Empreinte dieu,1936, p. 36. − En appos. Aloès sauce gibelotte (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 189). − P. méton. Portion, plat de ce mets. Il commanda une soupe, une demi-choucroûte et deux demi-gibelottes (Murger, Scènes vie boh.,1851, p. 30). REM. Gibelottier, subst. masc.Celui qui prépare une gibelotte. Cf. Goncourt, Ch. Demailly, 1860, p. 307. Prononc. et Orth. : [ʒiblɔt]. Ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. a) 1617 à la gibelote « manière de préparer les poissons » (Bl.-W.1-5); b) 1708 gibelotte « fricassée de poulet... » (École des officiers de bouche, 2epart., chap. 5, p. 341). Mot issu par changement de suff. de l'a. fr. gibelet « plat préparé avec de petits oiseaux » (xiiies. ds T.-L. et Gdf.), lui-même dimin. de gibier (*giberet) dont la valeur dimin. a été soulignée par la substitution d'un -l- à l'-r-, ce qui a transformé la fin du mot en une suite de 2 suff. diminutifs; cf. Bl.-W.5Fréq. abs. littér. : 25. |