| GIBBOSITÉ, subst. fém. A. − MÉD. Difformité causée par une déviation de l'épine dorsale ou une saillie anormale de la cage thoracique, provoquant une bosse. Synon. usuel bosse.Un farceur pétri de ruses, aussi robuste qu'agile, et que sa gibbosité prodigieuse rendait presque insaisissable (Cladel, Ompdrailles,1879, p. 226).Une cyphose cervico-dorsale haute ou dorsale avec gibbosité (Ravault, Vignon, Rhumatol.,1956, p. 545). B. − P. anal. 1. BOT. Bosse, excroissance sur les organes d'un végétal. Ces feuilles de vigne pleines de gibbosités violettes (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 8).Teintures, peintures, ornements variés, cent choses bizarres et jolies nous viennent de la piqûre des galles, des excroissances et gibbosités qu'ils font lever habilement (Michelet, Insecte,1857, p. 183). 2. Littér. Ce qui fait saillie; déformation en relief. Synon. protubérance.Derrière la machine saillait une singulière gibbosité pour les ustensiles pieux dont certains accompagnaient toujours le cardinal (La Varende, Centaure de Dieu,1938, p. 185) : J'ai vu lever le soleil. Vers six heures il a puissamment troué les nuages et ses rayons horizontaux sont allés au loin faire surgir à l'horizon les gibbosités monstrueuses du Jura. Ce sont déjà des bosses formidables. On sent que ce sont les dernières ondulations de ces énormes vagues de granit qu'on appelle les Alpes.
Hugo, Rhin,1842, p. 370. REM. Gibbosiaque, subst.,rare. Personne atteinte d'une gibbosité. Le nez passablement osseux, comme il convient aux gibbosiaques (Bloy, Désesp.,1886, p. 327). Prononc. et Orth. : [ʒibozite]. Ds Ac. dep. 1762. Cf. gibbon. Étymol. et Hist. 1314 « partie en saillie » (H. de Mondeville, Chirurgie, 393 ds T.-L. : la gibbosité du foie); 1490 « bosse de la colonne vertébrale » (Lanfranc, fo56 ds Littré); 1803 « bosse (en gén.) » (Boiste). Dér. sav. du lat. gibbosus, v. gibbeux; suff. -ité*; cf. lat. médiév. gibbositas (1250 ds Latham). Fréq. abs. littér. : 21. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p. 28. |