| GESTATION, subst. fém. A. − Activité physiologique ou état d'une femelle vivipare à partir du moment où elle est enceinte jusqu'à l'accouchement. Synon. (en parlant d'une femme) grossesse.Les soucis et les douleurs de la gestation, de l'accouchement, de l'allaitement (Queffélec, Recteur,1944, p. 119) : 1. Il ne pouvait se retenir de la traiter comme une malade. Ce corps en gestation ne lui proposait plus nulle image de volupté; dans son obscur travail, il ne voyait que le résultat d'une turpitude charnelle.
Arland, Ordre,1929, p. 418. B. − Au fig. Travail d'élaboration précédant l'apparition (d'une œuvre, d'une idée, d'une chose nouvelle, etc.). La France porte cet avenir sublime dans ses flancs. C'est là la gestation du dix-neuvième siècle (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 431).La confidence des dessins qui constituent les étapes successives d'une œuvre en gestation (Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 79) : 2. Nous estimerons avoir atteint le but que nous nous sommes proposé si nous avons pu montrer, au cours des précédents chapitres, par quelles étapes successives sont passées l'incubation séculaire et l'interminable gestation qui ont abouti à la naissance de la médecine scientifique.
Bariéty, Coury, Hist. méd.,1963, p. 608. Prononc. et Orth. : [ʒ
εstasjɔ
̃]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1537 sans indication de sens (J. Canappe, IVeLivre de thérapeutique de Galien, p. 270 ds Fr. mod. t. 18, p. 270); 1550 méd. anc. « sorte d'exercice propre à stimuler les forces » (H. Fierabras, Méthode chirurgicale, chap. du mouvement et repos foMVIII : Le corps est exerce par gestation de laquelle plusieurs manieres inventa Asclepiades); 1585 biol. (J. Liébault, Thresor des remedes secrets pour les maladies des femmes, p. 583). Empr. au lat.gestatio « action de porter; promenade en litière ou en voiture propre à détendre le corps et à réparer les forces », fréq. chez Celse. Fréq. abs. littér. : 77. |