| GEMMER, verbe trans. [Correspond à gemme1] A. − Fréq. au part. passé Orner de gemmes, de pierres précieuses. Çà et là étaient épars d'admirables menus objets de femme : glaces à main, flacons de poche, diverses boîtes travaillées et des cristaux gemmés (Barrès, Enn. Lois,1893, p. 44). − P. métaph. L'Auvergne, la Corrèze, et le noir Périgord gemmé de truffes (Colette, Belles saisons, Mes cahiers, 1935, p. 185). ♦ Emploi pronom. passif. Le bois clair se gemma de voix de pierreries (Régnier, Poèmes anc.,1890, p. 97). B. − SYLVIC. Inciser (l'écorce des pins) pour recueillir la gemme. « Le marteleur » choisit et désigne les pins à conserver ou à éliminer. Il marque l'arbre « à gemmer »; il indique l'endroit où pratiquer la plaie (Pesquidoux, Chez nous,1921, p. 119). − Emploi abs. Les enfants gardent au loin quelques maigres bêtes, le père est à gemmer. En vaquant aux soins du ménage, la femme attend tout le jour l'homme et les petits (Pesquidoux, Chez nous,1921p. 122). ♦ INDUSTRIE DU BOIS, emploi adj. du part. passé. Bois, pin gemmé. Bois, pin durci par la montée de gemme. À l'usine municipale de la ville de Paris, les pavés de bois (pin gemmé) sont placés dans des chaudières cylindriques (Bourde, Trav. publ.,1929, p. 93). Prononc. : [ʒ
εm(m)e], (il) gemme [ʒ
εm] ou p. harmonis. vocalique (cf. Pt Rob.) [ʒeme]. Étymol. et Hist. I. Ca 1100 part. passé adj. « orné de pierreries » (Roland, éd. J. Bédier, 1373). II. 1820 sylvic. (Dralet, Traité des forêts d'arbres résineux, p. 148 ds Barb. Misc. XVII, no27). I dér. de gemme* « pierre », suff. -é* puis -er; cf. lat. gemmatus, et gemmare « être couvert de pierreries ». II empr. au gasc. gema « faire les opérations pour récolter la résine » (Palay), landais yœma « exploiter la résine » (FEW t. 4, p. 94b), dér. de yēme, v. gemme C. Bbg. Darm. 1877, p. 118. |