| GEIGNEMENT, subst. masc. Gén. au plur. A. − [Correspond à geindre I A] Cri plaintif, étouffé et languissant. Pousser des geignements. J'ai dormi (...) d'un sommeil secoué et horrible, entre les ronflements du gros homme et les geignements de la grosse femme (Hugo, Rhin,1842, p. 46).Sulphart reçut sur ses lèvres le dernier souffle du moribond, un geignement horrible, comme s'il avait vraiment rendu sa vie dans ce dernier hoquet (Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 289) : Je ferai, comme les vieillards, toutes sortes de soupirs, de geignements, de bruits avec mon nez, avec ma respiration. Vous me prendrez tout doucement en horreur. Vous voudrez rire ou danser et aurez tout à fait raison.
Duhamel, Nuit-St-Jean,1935, p. 126. − P. anal. Bruit rappelant une plainte humaine. Deux bruits s'élèvent seuls du sommeil de mort de Paris, le geignement lointain de la manutention de Chaillot et le bourdonnement éolien d'un télégraphe (Goncourt, Journal,1870, p. 703). B. − [Correspond à geindre I B] Avec une valeur dépréc. Plainte. Synon. jérémiade.Cette conversation et cette succulente nourriture sont, de temps en temps, coupées par des geignements, par des plaintes sur notre chien de métier, sur le peu de contentement et de bonheur que nous apporte la fortune (Goncourt, Journal,1882, p. 158). Prononc. : [ʒ
ε
ɳmɑ
̃]. Étymol. et Hist. 1842 (Hugo, loc. cit.). Dér. du rad. du part. prés. de geindre*; suff. -(e)ment1*. |