| GAZONNER, verbe A. − Emploi trans. Couvrir, revêtir de gazon : Le lendemain matin, Gondrin, Goguelat, Butifer, le garde champêtre et plusieurs personnes se sont mis à travailler pour élever sur la place où gît M. Benassis une espèce de pyramide en terre, haute de vingt pieds, que l'on gazonne, et à laquelle tout le monde s'emploie.
Balzac, Méd. camp.,1833, p. 270. ♦ Emploi abs. Je vois des jardiniers gazonner tranquillement, à côté d'ouvriers reposant des grillages avec la quiétude des printemps passés (Goncourt, Journal,1871, p. 756). ♦ Emploi pronom. Le chemin abandonné montait toujours à travers les arbres, seulement son gravier s'était gazonné comme une pelouse (Arène, J. des Figues,1870, p. 28). − Au fig., pop. et fam. Couvrir de cheveux, de poils. Un crâne carré, taillé dans un pavé, et que gazonnait à ras de chair une brosse à demi vénérable déjà (Courteline, Train 8 h 47,1888, X, 2epart., p. 206).Un poil nombreux lui gazonnait les oreilles (Boylesve, Leçon d'amour,1902, p. 241). B. − Emploi intrans. 1. Pousser en gazon. L'herbe gazonne (Ac.). L'épithète d'Alpine appliquée aux végétaux, donne aussi à entendre que ceux-ci, de petites dimensions, tendent plutôt à gazonner ou à ramper qu'à s'élever (Carrière, Encyclop. hortic.,1862, p. 16). 2. ,,Se couvrir de gazon`` (Ac.). ,,La pelouse gazonne`` (Ac.). REM. 1. Gazonnant, -ante, part. prés. adj.[En parlant d'une plante] Qui ne pousse pas en hauteur, qui rampe. Une espèce gazonnante; plantes gazonnantes (Ac.). Des touffes gazonnantes de zoanthaires (Verne, Vingt mille lieues, t. 1, 1870, p. 166). 2. Gazonné, -ée, part. passé adj.Qui est couvert de gazon. Chemin, talus gazonné; pente gazonnée. Un banc de terre gazonnée, que la fraîcheur du feuillage entretenait verdoyant (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 130). Prononc. et Orth. : [gɑzɔne], (il) gazonne [gɑzɔn]. Mais [a] ds Lar. Lang. fr. et à titre de var. ds Warn. 1968. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Trans. 1. 1295 wassonner « lever des mottes de terre » (Cart. de Choisy-au-Bac, A.N. LL 1023, fo43 vods Gdf. Compl.); 2. 1328 gazonner « recouvrir de mottes de terre revêtues d'herbe » (Compte d'Oudart de Lagny, A.N. KK 3a, fo40 vo, ibid.). B. Intrans. 1. 1862 gazonner « pousser en gazon » (Carrière, loc. cit.); 2. 1874 « se couvrir de gazon » (Journal offic., 18 déc. 1874, p. 8379, 3ecol., ds Littré Suppl.) Dér. de gazon*; dés. -er. DÉR. 1. Gazonnement, subst. masc.,,Action de gazonner`` (Ac.). La conservation et l'entretien des travaux de desséchement nécessitent des (...) fauchages, sarclages, gazonnements, ensemencements, plantations (Un Million de faits, Paris, Dubochet, 1842, col. 658).P. méton. Espace recouvert de gazon. À partir d'une certaine distance du thalweg on peut substituer aux perrés des gazonnements (Bricka, Cours ch. de fer, t. 1, 1894, p. 152).− [gɑzɔnmɑ
̃].Mais [a] ds Lar. Lang. fr. cf. gazon. Ds Ac. dep. 1762 − 1reattest. 1701 « action de gazonner, emploi qu'on fait des gazons pour quelque ouvrage » (Fur.); de gazonner, suff. -ment1*. 2. Gazonneux, -euse, adj.Qui est couvert d'herbe courte et fine. Courant à l'aise sur les pentes gazonneuses, j'arrivai à Chamounix avant la pluie (Sand, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 195).J'étais moi, tout à fait vautré au fond du remblai gazonneux (Céline, Mort à crédit,1936, p. 379).− [gɑzɔnø] fém. [-ø:z]. Mais [gaz-] ds Lar. Lang. fr. − 1reattest. 1611 glasonneux « couvert de mottes de gazon » (Cotgr.); 1791 gazonneux « couvert de gazon ou d'une végétation analogue » (Valm. t. 6, p. 56); de gazon, suff. -eux*, -euse*. |