| * Dans l'article "GAUDRIOLE,, subst. fém." GAUDRIOLE, subst. fém. A. − Propos licencieux (généralement avec une valeur érotique). Synon. gauloiserie, grivoiserie, polissonnerie.Dire, chanter, débiter des gaudrioles. On a été sage ce soir, très sage! Pas une gaudriole, pas un mot pour rire! (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 366).Les femmes apportaient leurs seaux et leurs terrines, remplis du lait de la veille; (...) le laitier, un petit homme moustachu, aux yeux câlins, leur lançait des gaudrioles (Arland, Ordre,1929, p. 32) : 1. Les voix lointaines se faisaient plaintives, les gaudrioles, les couplets obscènes, écorchés par des gosiers que l'absinthe avait brûlés, flottaient doucement, avec des tendresses et des mélancolies pénétrantes.
Zola, M. Férat,1868, p. 281. − Au sing. Caractère osé, licencieux. Toutes les caricatures étaient d'une gaudriole effrontée et d'un calembour incroyable (Goncourt, Journal,1855, p. 173).Le préfet restait enclin à chercher dans ce latin d'église une pointe de gaudriole (A. France, Orme,1897, p. 40). B. − La gaudriole. L'amour physique. Synon. la bagatelle (fam.), le sexe.Paris se mettait à table et rêvait gaudriole au dessert (Zola, Curée,1872, p. 367).Une femme gentille... bien nippée... et qui ne craindrait pas la gaudriole. Les marins, les militaires, c'est rieur, c'est farceur, c'est bon enfant (...) ça aime le sexe... ça dépense beaucoup pour le sexe... (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 188) : 2. ... je reproche à Maupassant son manque de sérieux dans le domaine de l'amour physique qu'il confond souvent avec la gaudriole. Miller a vu plus juste. L'érotisme est sérieux, parfois même tragique.
Green, Journal,1954, p. 244. REM. 1. Gaudrioler, verbe intrans.S'amuser librement. S'amuser, gaudrioler et jouir (Goncourt, Journal,1860, p. 775). 2. Gaudrioleur, subst. masc.Personne qui aime la gaudriole (supra B). V. baiseur ex. 2. Prononc. et Orth. : [godʀijɔl]. Ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1761 (Gaudet, Bibl. des petits Maîtres, p. 99 d'apr. G. Matoré ds Fr. mod. t. 14, p. 221 : conter à la faveur de l'obscurité, mille gaudriolles). Prob. issu du croisement de gaudir* et de cabriole*. Fréq. abs. littér. : 86. Bbg. Darm. 1877, p. 118 (s.v. gaudrioler). - Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 305, 335; t. 3 1972 [1930], p. 399. |