| GARGAMELLE, subst. fém. A. − Vx, pop. ou région. (Provence). Gorge, gosier. Synon. gargoine, gargoulette2.Ginginet s'était teint, depuis l'après-midi, la gargamelle d'un rouge des plus vifs; il prétendait avoir dans la gorge des dunes qu'il arrosait à grandes vagues de vin (Huysmans, Marthe,1876, p. 18).Les dragées surtout, qu'il appelait des « amandes sucrées », (...) lui chatouillaient la gargamelle (Zola, Assommoir,1877, p. 730). B. − [P. allus. au personnage célèbre du Gargantua de Rabelais, géante d'un embonpoint et d'un appétit énormes, et p. antonomase] On pense aux plantureuses nourrices de Rubens et aux Gargamelles de Rabelais (Taine, Philos. art, t. 2, 1865, p. 8).Les deux tiers de sa qualité [de la nonne] venaient de son aspect physique, de son gros ventre de gargamelle, de la moue de ses grosses lèvres, de sa grosse tête, de ses grosses mains, de sa placidité de grosse femme (Giono, Hussard,1951, p. 156). REM. Gargatière, subst. fém.,synon. (au sens A) de gargamelle.Je lampe mon café tout bouillant à me faire peler la gargatière (Giono, Baumugnes,1929, p. 94). Prononc. et Orth. : [gaʀgamεl]; -èle ds Land. 1834. Étymol. et Hist. 1468 (doc. ds Du Cange, s.v. gargalio : la gargamelle ou gosier). Empr. au prov.gargamella « gorge, gosier » (xiiies. Daude de Pradas ds Rayn.), croisement de calamella « chalumeau » (xives. [ms. xves.] ds Rom. Forsch. t. 5, 414, 27; caramela 1remoitié xives., caramel xiies. ds Rayn.; v. chalumeau) avec la racine onomat. garg- (v. gargouille), les 2 mots étant en rapport sém. étroit, v. Bl.-W.5et FEW t. 4, p. 61b. |