| GARDE-ROBE, subst. fém. A. − Meuble, autrefois coffre, aujourd'hui armoire, où sont rangés les vêtements. Voyez donc, fit Carolus en leur ouvrant une garde-robe assez bien fournie (Murger, Scènes vie boh.,1851, p. 144) : 1. Je soupirais après les armoires, pleines de lingeries odorantes, les garde-robes où bouffent les taffetas, où craquent les satins et les velours si doux à manier...
Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 255. B. − P. méton. 1. Ensemble de(s) vêtements appartenant à une personne. Changer, renouveler sa garde-robe. N'ayant pas de quoi renouveler ma garde-robe (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 384). 2. Pièce, chambre où sont rangés les vêtements : 2. Une pièce voisine, la garde-robe, grande chambre tendue de vieille perse, était simplement entourée de hautes armoires en bois de rose, où se trouvait pendue l'armée des robes.
Zola, Curée,1872, p. 478. − P. méton. Ensemble des personnes qui étaient occupées à l'entretien des vêtements du Roi. Officier, valet de la garde-robe. Son père avait un poste élevé dans la maison de Louis XVI... Il était du gobelet ou de la garde-robe (A. Dumas père, Napoléon,1831, V, 2, p. 107).Avec messieurs les officiers de la bouche et de la garde-robe (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 536). 3. Vx. Chambre où se trouve la chaise percée; chaise percée. (Dict. xixes.). Vieilli. Aller à la garde-robe. Aller à la selle. Le Piémontais qui allait à la garde-robe tous les vingt jours (Flaub., Bouvard, t. 1, 1880, p. 63). 4. Vieilli. Selles. Après cette purgation, il a eu plusieurs garde-robes (Ac.1932).Les douleurs gagnent le périnée, le rectum, et les garde-robes peuvent s'accompagner de souffrances (Hudelo dsNouv. Traité Méd., fasc. 1, 1926, p. 497). Prononc. et Orth. : [gaʀdə
ʀ
ɔb]. Ds Ac. dep. 1694. Ds Ac. 1694 et 1718 avec la soudure : garderobe. Avec le trait d'union dep. 1740. Le plur. dep. 1835 : des garde-robes, cf. garde-. Étymol. et Hist. 1. Ca 1190 « chambre, cabinet où l'on conserve les vêtements » (Garin le Loherain ds DEAF, p. 240); 2emoitié xiiies. « armoire ou coffre » (Les deux Changeurs ds Fabliaux, éd. E. Barbazan et M. Méon, III, 256, 62); 1540 « ensemble des vêtements de quelqu'un » (Brodeau ds Havard t. 2, p. 934); 2. 1314 « lieux d'aisances » (L.F. Salzman, Building in England down to 1540 ds Fr. mod. t. 22, p. 137). Composé de garde (forme de garder*) et de robe*. Fréq. abs. littér. : 156. Bbg. Archit. 1972, p. 212. - Janneau (G.). Le Chiffonnier. Vie Lang. 1974, p. 687. - Lew. 1960, p. 127, 167. |