| GANGLION, subst. masc. A. − ANAT. et PHYSIOL. Petit renflement arrondi ou fusiforme sur le trajet des vaisseaux lymphatiques (ganglions lymphatiques) et de certains nerfs (ganglions nerveux). Ganglion cervical, étoilé, plexiforme; ganglions bronchiques, thoraciques. Alors les deux nerfs situés au dessus de l'œsophage produisent un ganglion de forme alongée ovale, duquel naissent plusieurs filets nerveux qui se rendent aux muscles qui meuvent les mandibules et à ceux qui agissent sur la tête (Cuvier, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 335).Sur le trajet des racines postérieures, on observe un renflement qui correspond à des ganglions d'un type particulier appelés ganglions spinaux (Quillet Méd.1965, p. 320). Rem. En méd. vétér., même signification. À ce sens s'ajoute une autre accept. : « engorgement de la taille d'un œuf de pigeon, constaté à la suite d'une fatigue extrême, sur le trajet du tendon fléchisseur antérieur ». Mais on désigne sous le nom de lymphangite un engorgement des postérieurs, chaud, sensible, douloureux, avec retentissement sur les ganglions de l'aine (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 182). B. − Cour. Petite tumeur occasionnée par l'inflammation d'un ganglion. Un pauvre vieux en particulier nous montrait les ganglions de son aine, gros comme des œufs de poule (Gide, Voy. Congo,1927, p. 760).« Et là, ça te fait mal? » Il palpe l'avant-bras gonflé, puis le bras jusqu'aux ganglions enflammés de l'aisselle (Martin du G., Thib., Consult., 1928, p. 1053). ♦ En partic. Ganglions synoviaux. Hernie de la synoviale articulaire ou tendineuse. (Ds Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop., Rob.). − P. métaph. Quelque chose qui le dépassait indéfiniment venait des grandes ailes déchiquetées de Tchapéï et de Pootung, couvertes d'usines et de misère, pour faire éclater les énormes ganglions du centre (Malraux, Condit. hum.,1933, p. 193).J'ai bien fait de venir, se dit-il. L'Amérique me réussit (...). J'aime le rythme de ces grands ganglions urbains, l'animation de la circulation et le bondissement des ascenseurs au haut des maisons droites comme des avenues (Morand, Homme pressé,1941, p. 292). REM. Ganglionné, -ée, part. passé adj.Qui a des renflements semblables à des ganglions. P. métaph. Main ganglionnée de bagues (Fargue, Piéton Paris,1939, p. 61). Prononc. et Orth. : [gɑ
̃glijɔ
̃]. Ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. Av. 1590 « petite tumeur globuleuse » (Paré, V, 6 ds Littré; 2. 1757 « petit organe globuleux » (Encyclop.). Empr. au b. lat.ganglion « sorte d'enflure », lui-même empr. au gr. γ
α
́
γ
γ
λ
ι
ο
ν « tumeur sous-cutanée, glande ». Fréq. abs. littér. : 401. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 649, b) 198; xxes. : a) 56, b) 157. |