| GAMBILLER, verbe intrans. A. − Vx. Agiter ses jambes en les laissant pendantes. Il gambillait, d'une adresse de singe à se rattraper des mains, des pieds, du menton, quand les échelons manquaient (Zola, Germinal, 1885, p. 1367). − MAR. Se porter d'un bout à l'autre d'un cordage tendu en s'aidant des pieds et des mains (d'apr. Littré). Rem. Certains dict. gén. (Littré, DG) attestent un emploi trans. avec le sens de gambier1*. B. − Arg. et pop. 1. Marcher, s'en aller. Cf. [Raspail], Réf. pénit., 1835, p. 2. 2. Danser, se trémousser sur un rythme vif. La petite Maud vient de l'Eldorado où elle chante et gambille un « numéro anglais » (Colette, Music-hall,1913, p. 82).Une Léonie qui gambillait dans un bastringue (Queneau, Pierrot,1942, p. 191). REM. Gambilleur, -euse, adj. et subst.(Celui, celle) qui gambille, qui danse. [Aux Folies-Bergères] les p'tites femmes nues, les gambilleuses et le final du III (Simonin, Bazin, Voilà taxi! 1935, p. 7.). Prononc. et Orth. : [gɑ
̃bije], (il) gambille [gɑ
̃bij]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1609 gambiller « agiter les jambes, se trémousser » (C. Oudin, Refranes o proverbios castellanos traduzidos, p. 120 ds Quem. DDL t. 7 : Il vaut mieux demander & mendier, Que non pas au gibet gambiller); 1821 « danser » (Ansiaume, Arg. bagne Brest, § 213). Dér. de la forme norm. ou pic. gambe « jambe » (gambe2*); suff. -iller*, qui s'est substitué à un plus anc. -ier picardisant (< -oiier < lat. -idiare) attesté dans jamboiier/gambier, d'abord « serrer entre ses jambes » (Thèbes ds T.-L.), puis « marcher » (xive-xves. ds Gdf.) et « faire un croc-en-jambe » (xves., ibid.), enfin « enjamber » (1530, ibid.) et réfl. se guambayer « étendre, agiter les jambes » (1535, Rabelais ds Hug.). Fréq. abs. littér. : 16. Bbg. Chautard (É). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 432. - Wind 1928, p. 173. |