| GALOUBET, subst. masc. Petite flûte à bec à trois trous (plus élevée de deux octaves que la flûte traversière), en usage dans le Midi de la France principalement comme accompagnement du tambourin. Une vingtaine de contrebandiers (...) ont chanté des airs basques en chœur avec accompagnement de galoubet (Mérimée, Lettres à une inconnue, t. 2, 1870, p. 294).Il s'est plaint amèrement sur son imparfait et monotone pipeau-galoubet, sur son galoubet de deux sous (Laforgue, Moral. légend.,1887, p. 182).Sous ses lèvres, C'est le lent galoubet de nos meneurs de chèvres! (Rostand, Cyrano,1898, IV, 3, p. 160) :Ah! Ce n'étaient plus les sauteries en plein champ, au son du galoubet, ni les filles d'Arles au buste droit et sans corset, qu'on embrassait à pleines lèvres sous le soleil; et dans une farandole de rêve, toute la poésie de sa chère Provence défilait.
Péladan, Vice supr.,1884, p. 132. − Loc. arg. Donner du galoubet. Chanter. Avoir du galoubet. Être bavard ou avoir une belle voix (d'apr. Delvau 1866, p. 175; Rigaud, Dict. jargon paris., 1878, p. 166; France 1907). Prononc. et Orth. : [galubε]. Var. galoubé ds Land. 1834. Ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1765 galoubé (Encyclop. t. 15, p. 877b, s.v. tambourin). Empr. au prov.galoubet, attesté dep. 1723 (S. A. Pellas, Dict. prov. et fr. ds FEW t. 16, p. 748a), qui est prob. dér. d'un verbe *galaubar « jouer magnifiquement (d'un instrument) », refait sur l'a. prov. galaubeiar « bien agir » (fin du xiies. Giraut de Bornelh,
Œuvres, éd. A. Kolsen, 68, 28), lui-même du got. *galaubei « grande valeur », cf. le got. galaufs « précieux ». |