| GALE, subst. fém. PATHOLOGIE A. − [Chez l'homme et chez l'animal] 1. Affection cutanée contagieuse due à un parasite de l'ordre des Acariens et provoquant des démangeaisons. Gale humide, sèche; avoir la gale : thérèse. − Rien n'est ta faute! Tu n'as jamais été malade non plus, j'en suis sûre. Moi, j'ai eu des croûtes, la gale, la gourme, toutes les maladies des pauvres...
Anouilh, Sauv.,1938, II, p. 209. ♦ En partic. Gale des épiciers. Éruption cutanée provoquée par le contact avec des produits alimentaires infestés par un acarien (cf. Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 307). 2. P. méton. Vésicule, ensemble de vésicules propres à cette maladie. À quelques jours de là, il se trouve couvert d'une gale très maligne (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 96). − P. métaph. Il faut se gratter le cœur de temps en temps avec un peu de souffrance pour que toute la gale en tombe (Flaub., Corresp.,1839, p. 47). 3. P. anal. Dermatose ressemblant à la gale mais d'origine différente. Gale du ciment, des céréales. (Ds dict. gén.). ♦ Gale bédouine. Dermatose propre aux pays chauds (cf. Garnier-Del. 1958). 4. Expr. fam. a) Ne pas avoir la gale aux dents. Avoir bon appétit, manger beaucoup. Dans sa maison (...) trois drôles qui tendaient le bec, qui n'avaient pas la gale aux dents (Genevoix, Raboliot,1925, p. 169). b) Ne pas avoir la gale. Ne pas avoir de maladie contagieuse, repoussante; pouvoir être approché sans crainte. (Ds Rob., Lar. Lang. fr., Dub.). c) [Le suj. du verbe être, exprimé ou sous-entendu, désigne une pers., parfois un animal] (Être) mauvais(e)/méchant(e)/ comme la/une gale. (Être) très méchant(e). Moi, je suis mauvaise comme la gale, dit Gisette (Goncourt, Journal,1863, p. 1252). − P. ell. Mauvaise gale. La petite gale avait essayé plusieurs fois de se faufiler à Paris (Vogüé, Morts,1899, p. 311).La princesse Christian en parlait ouvertement, mais c'est une gale (Proust, Temps retr.,1922, p. 787). Rem. On relève chez E. et J. de Goncourt un emploi adj. du subst. Mmede Banville est bien trop gale pour être capable de cette innocence! (Journal, 1887, p. 669). B. − [Pour les végétaux] Maladie cryptogamique caractérisée par des pustules à la surface externe d'une plante, en particulier du tubercule de pomme de terre (cf. Husson 1970, v. aussi galle1). Prononc. et Orth. : [gal]. Ds Ac. dep. 1694. Homon. galle. Étymol. et Hist. 1508 [date de l'impression] gale (Eloy d'Amerval, Diablerie, éd. Ch. Ward, 1846 : Que dieu te doint... la gale et la roigne); 1539 galle (R. Est. ds DG). Gale, forme spécialisée au xviies. comme terme de pathol., var. orth. de galle*, cf. FEW t. 4, p. 33a et 34b. Fréq. abs. littér. : 122. Bbg. Quem. DDL t. 2, 10, 13. - Thurneysen 1884, p. 100. - Walt. 1885, p. 72. |