| GALAMMENT, adv. De manière galante. A. − 1. [À propos de l'aspect extérieur d'une pers.] Avec élégance, gracieuseté. Galamment vêtu. Un chapeau rond galamment orné d'une fleur (Tharaud, Ombre de la Croix,1917, p. 32).Elle semblait désormais embellir, elle avait gagné du corps, elle rapetissait galamment (Queffélec, Recteur,1944, p. 84) : 1. Que le dolman bleu à tresses d'argent faisait ressortir avec grâce l'élégance de sa taille, (...) qu'il portait galamment sur l'épaule la pelisse bordée de fourrures! Que sa brune moustache relevait fièrement sur sa lèvre...
Sandeau, Mllede La Seiglière,1848, p. 18. 2. [À propos du comportement moral d'une pers.] Avec une politesse raffinée, avec obligeance, bonne grâce. Votre père m'a galamment obligé, j'aurai toujours quelques écus à votre service (Balzac, Méd. camp.,1833, p. 197).J'en avais pris mon parti galamment. Il eût été du dernier mauvais goût de choisir cette occasion pour faire profession d'athéisme (Feuillet, Morte,1886, p. 38). − Avec une nuance iron. Le grand maître le combla de cadeaux et, pour finir, lui proposa galamment de faire assassiner tels de ses ennemis qu'il désignerait (Grousset, Croisades,1939, p. 286). − En partic. [À propos d'un homme, vis-à-vis de toutes les femmes indifféremment] Avec de respectueux égards, avec déférence, courtoisie. Baiser galamment la main, offrir galamment le bras. Mouret la saluait d'un air galamment respectueux (Zola, Bonh. dames,1883, p. 796).S'occupant galamment d'elle, et lui offrant la main dans les endroits difficiles (Pourrat, Gaspard,1925, p. 52). B. − 1. D'une façon qui exprime le désir de plaire, de séduire, qui manifeste une tendre inclination. Dire, répondre galamment. Le comte Franz, galamment, lorgnait Émilia Catana, la camériste italienne, qui commençait à lui faire impression (Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 12).Il la trouve charmante, il lui veut du bien, lui conte des douceurs, soupire galamment, fait le passionné (Claudel, Raviss. Scapin,1952, p. 1324). 2. D'une façon qui exprime le goût des relations charnelles hors mariage, des aventures amoureuses. Cf. galanterie B 2 : 2. Tous les instincts de Josiane inclinaient plutôt à se donner galamment qu'à se donner légalement. Se donner par galanterie implique de la littérature (...) et est presque une action docte.
Hugo, Homme qui rit, t. 1, 1869, p. 198. Prononc. et Orth. : [galamɑ
̃]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1532 galantement « avec élégance, avec goût » (R. Rabelais, Pantagruel, éd. Verdun L. Saulnier, XI, 174); 2. a) 1636 galamment « de façon galante, avec courtoisie » (Monet); b) ca 1700 « avec une politesse qui plaît ou vise à plaire aux dames » (Saint-Evremont ds Trév. 1704). Dér. de galant*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 189. |